Bien sûr, la page est blanche, d’une blancheur immaculée, comme pure. Il y a si longtemps que je n’ai pas touché une plume !
Mais dans cette blancheur se mêlent tant d’histoires, tant de nostalgie, tant de souffrances… La pureté n’est plus qu’une idée naïve servant juste à repeindre la médiocrité.
Sur cette page, j’ai envie d’écrire le nom de mes amis, pour savoir par où commencer, savoir si je peux encore leur dire quelque chose. Bon, mais je ne peux pas parler d’amis si je ne dis pas ce qu’ils sont ; un ami, une amie, c’est une personne que je connais, un peu au moins, avec qui je peux faire quelque chose. Quelqu’un avec qui je n’ai pas forcément besoin de parler pour savoir qu’on regarde le monde avec les mêmes points d’interrogation dans les yeux. Un ami, c’est une personne que je peux attendre et dont je sais qu’elle arrivera quand il le faudra, pas forcément tôt, pas forcément tard, mais juste au moment où elle sentira qu’il faut venir, pour parler, pour écrire un texte, pour jouir de la vie qui coule dans nos cœurs. Un ami, c’est quelqu’un qui pense que j’ai quelque chose à dire… quelqu’un dont je pense qu’il a quelque chose à me faire entendre… ceci est compliqué pour moi, je ne suis pas mon ami. Je serais même mon pire ennemi…
En dessous du nom de mes amis, j’écrirai ce que j’ai à leur dire en vrac, ils trieront bien comme ils veulent.
Je vais bien, mais mon monde se meurt. Et je dépéris à la mesure de ma résurrection.
Mais je ferai tout cela plus tard, elle est si jolie cette page blanche...