Réfugiés !

En 1944 j’avais trois ans, l’âge du petit Aylan retrouvé noyé sur une plage turque…
A cette époque la ville de Brest, où je vivais avec mes parents, dut être évacuée suite aux bombardements alliés que subissait l’arsenal où stationnaient des navires de guerre allemands.
La population civile se retrouva donc sur les routes en quête d’un logement à l’abri des bombes.
C’est ainsi que mes parents trouvèrent refuge dans une ferme de Lampaul-Ploudalmézeau, au lieu-dit Kerlosvezan sur la route de Lannilis.
Nous étions devenus des réfugiés ! Cet épisode dura le temps que Brest soit enfin libéré, seulement quelques mois, mais que serions-nous devenus si toutes les portes s’étaient fermées par égoïsme ou par méfiance envers les gens des villes ?
Le cas de tous ces gens qui viennent de Syrie ou d’ailleurs est tout aussi dramatique sinon plus car eux ont quitté leur pays et se retrouvent en Europe sans le moindre repère, souvent sans parler la langue des pays traversés…
C’est le moment de montrer que nous sommes capables de solidarité, que la langue, la religion, la nationalité ou la couleur ne sont pas des obstacles insurmontables à la fraternité entre les hommes.
Ouvrons nos cœurs, ouvrons nos portes !
Ce môme qui a laissé sa vie en Turquie s’appelait Aylan, tout un symbole !
Faisons en sorte que cette mort injuste soit aussi le début d’un élan de générosité de notre part.
Ce soir je me suis inscrit pour offrir une chambre si l’Association CALM-SINGA, qui veut dire Comme A La Maison, me sollicite…
En tant qu’ancien réfugié c’était la moindre des choses !
Bonne soirée.