Le pinnothère, en fait un vulgaire pique-assiette, est tout simplement l’archétype du commensal (au sens biologique du terme) et, bien entendu, la mytiliculture est son terrain de prédilection. Comme chez l’homme, la vie physiologique du pinnothère est basée sur le nycthémère sans que pour autant l’un ou l’autre ne soit nyctalope.
Ce minuscule décapode marin (que l’on ne peut toutefois classer en tant qu’animalcule), et que l’on dit parfois être abandonnique, ne semble pourtant pas déranger outre- mesure le mollusque lamellibranche qui lui procure le gîte et le couvert.
Ce dernier, pour ce qui concerne la Bretagne, ancré aux granites hercyniens et subaquatiques du Massif armoricain grâce à son byssus chevelu, semble accepter volontiers son squatteur auquel échappent ses cousines bivalves, l’anodonte et la mulette.
En effet le pinnothère est totalement réfractaire aux régimes où ne figure pas le chlorure de sodium.
Pour nous, consommateurs de bivalves, il peut sembler être un supplément nutritionnel mais en fait il n’en est rien car sa teneur en protéines est infinitésimale et ce serait un leurre de faire accroire qu’il est un remède pour combattre la prolifération d’individus cacochymes.
Les dernières études menées en Belgique par des scientifiques chevronnés tendent à prouver que l’on trouve de moins en moins de pinnothères dans les moules frites , plat fort apprécié au-delà de l’Escaut mais également dans le Nord Pas de Calais , ce qui les porte à croire que l’espèce est gravement menacée.
En conclusion, seule une aquaculture raisonnée et une prise de conscience universelle (mais surtout belge) peuvent éviter au cours des prochaines décennies la disparition totale de ce décapode albinos et maritime qui appartient au patrimoine de l’humanité.
Une commission internationale sous le patronage de la S.P.P.C * devrait bientôt voir le jour afin d’étudier rapidement les mesures à prendre pour éviter ce désastre.
*Société Protectrice des Petits Crabes
2002