Le soleil casse ses rayons en deux, d’un côté la lumière, de l’autre la chaleur et la vitre de ma chambre d’un seul coup devient un instrument de réflexion, comme un nouvel écran d’ordinateur où ne s’écriraient que des choses naturelles, la simple existence des gens, leur genre, leurs besoins, mais aussi (la nature est bien faite) les réflexions qui les entraînent vers les autres, sans savoir où ils posent leur faiblesse ni à qui ils la confient.
La chaleur, je la sens parfois quand j’imagine un soulagement, une force nouvelle qui émerge dans ces corps si semblables, si maltraités par les éternelles question du partage d’un bonheur fuyant. Je la sens aussi en soulevant quelques phrases qui découvrent une bienveillance riche de toutes les petites victoires quotidiennes, des enfants qui sourient, des maris qui font aussi la vaisselle, des femmes tranquilles, des enfants qui font aussi la vaisselle, des maris tranquilles, des femmes qui sourient. Je la sens encore parce qu’elle devient nécessaire pour se montrer tout nu, à l’autre, parce qu’il existe.
La lumière que je perçois dans tous ces mots audacieux, est un flot qui m’emporte vers une autre façon de penser, c’est un regard sur la vie façonné par des gens que j’aime sans pouvoir le leur dire vraiment, des femmes souvent, va savoir pourquoi, validant la vie qui bouillonne en moi et me rend amoureux, perpétuellement. La lumière est une gerbe d’étincelles qui jaillit quand deux parcours différents s’épousent par la grâce des mots en imbriquant la pensée d’une femme et l’introspection d’un homme, et cette lumière éclaire ma journée, elle me réchauffe.
Quand je regarde par la fenêtre, je me rends compte que le printemps est là, tout bêtement. Ce serait trop miraculeux que ce soit autre que naturel.