un pont trop loin

A chaque fois que j’ai éssayé de bâtir un pont entre moi et cet autre en moi,le destin ne me laisse aucun répit avec ses raids aériens larguant ses bombes à problèmes,réduisant en miettes les rêves de ce pont de reconciliation intime.
J’ai tenté une fois d’ériger un pont avec du bois de rosier,mais les essaims d’abeilles du monde entier se sont abattus dessus saccageant mon pollen et aspirant toute ma sève,me laissant là inerte,fâné sur la rivière de mes éspoirs.
J’ai alors dit à cet autre sur l’autre rive :"Que dirais tu si je construisais un pont en billets de banque ?",l’idée lui plût et la trouva génial.
Une fois le pont construit et inauguré avec du champagne milléssimé qui coûte les yeux de la tête,qu’une femme surgie de nulle part telle une tempête "wall streetienne"(je ne sais pas si ce terme existe,si ce n’est pas le cas alors je viens de l’inventer,youpiiii !)dilapida mon compte bancaire ainsi que mon compte sentimental me laissant avec un énorme chèque en bois:mon cœur vide.
Comment communiquer ?comment traverser ?comment aller de l’autre côté ?,impérativement il me faut un pont,alors chaque matin que dieu fait je m’attèle à la tâche pour bâtir ce lien entre moi et la société,mais à chaque soir que dieu fait je me retrouve avec un pont fissuré laissant passer l’eau comme une passoire.
Comment faire pour construire un pont à l’épreuve de tout séisme sentimental et social ?.
Un matin j y suis enfin arrivé,je me suis alors senti comme le plus hardi des ingénieurs de ponts et chaussées que l’humanité ait connu puisque j’ai bâti un pont avec l’amour,la générosité,le compassion et le pardon et j’ai commencé à communiquer avec les autres,mais combien étaient grandes ma stupéfaction et ma décéption lorsque j’ai découvert avec tristesse et amèrtume que depuis toujours je n’étais qu’un pont pour les autres.