Il cherche du regard sa femme. Ce ne serait pas plus mal s’il pouvait trouver une place auprès d’elle. Surtout ne pas se faire remarquer, une demi-heure de retard ce n’est pas très sérieux. Il l’aperçoit enfin. Zut, elle s’est glissée au premier rang, avec la famille du défunt. Elle doit drôlement bien les connaître, d’habitude elle se fait plus discrète. Il va vraiment passer pour un mufle ou pour un imbécile. Du coup, il reste interdit et s’engage dans un banc, piétinant une petite vieille assise qu’il n’a pas vue. Il s’excuse mais elle ne bronche pas, encore une qui n’adresse pas la parole à n’importe qui. Elle ne lui a même pas jeté un regard, du genre furibond, non rien, elle l’ignore totalement. Il est vrai qu’avec sa barbe de trois jours il doit avoir une allure inquiétante.
De là où il est il voit son épouse, sa fille, son fils, son père… Mais, il y a pratiquement toute la famille ! Faut vraiment qu’il aille consulter, ce n’est pas normal de tout oublier. L’assemblée se lève. Il en profite pour sortir de son banc et pour rejoindre sa femme. De toute façon, il se fera engueuler. Il y a justement une place libre à sa gauche, elle l’attendait. Il s’installe tout penaud et attend à son tour. Il n’a même pas de monnaie pour la quête.
C’est l’instant le plus ennuyeux de la cérémonie, le sermon. Le prêtre se croit obligé de dire sur le mort un tas de bien que personne ne pense.
Tiens, c’est curieux, le curé vient de le citer à deux reprises !
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Absence.
...
- Accueil
- Absence.
Un retard ... pardonnable !
John pénètre dans la petite église. Il n’y a pas grand monde. On ne lui a rien dit à lui. Il n’est pas invité, mais pour un enterrement, pas besoin de carton. Ce mort, il ne sait même pas qui c’est. Il devrait ! Mais sa mémoire lui joue des tours.