Une jeune femme est assise au creux d’un croissant de lune suspendu dans un ciel nocturne.
Jambes croisées au-dessus de l’espace, sa robe légère découvre un peu le satin de ses cuisses nappées de lumière lunaire qui, par transparence, souligne les formes de son corps.
Bras tendus le long du buste, ses mains, rendues diaphanes par la clarté, sont agrippées au tranchant de l’astre pour ne pas basculer tête la première dans le vide.
Au-dessus d’elle, une étoile glisse dans son décolleté entrouvert un scintillement indiscret, comme pour mieux en modeler les courbes porcelaines.
La teinte automnale de sa chevelure colore son visage de reflets
incarnats et son regard bleu nuit constellé d’éclats est une fenêtre ouverte sur le firmament.
Ses lèvres esquissent une moue pour dédier un baiser pourpre à l’univers qui se demande quel est ce corps céleste.
Les galaxies retiennent leur mouvement afin de ne pas rompre le charme et un astéroïde de passage dévie sa course dans le champ de cette sensuelle attraction.
Songeuse, elle est captivée par le clair de terre qu’elle scrute du haut de son balcon fantasmagorique. Comme si elle attendait une révélation de la part de cette planète bleue.
Soudain, elle ressent qu’un être égaré dans un désert lève au même instant ses yeux étonnés vers son balcon.
Seul, perdu dans le labyrinthe des dunes dont les courbes sombres cisèlent l’horizon étincelant, un rayonnement inhabituel s’est emparé de son regard. Tel un appel venu de l’infini.
Le visage tourné vers l’astre, immobile, la lumière du clair de lune dessine son ombre étirée sur le sable. Il est envahi par le sentiment qu’il est enfin arrivé chez lui.
Ils ne peuvent se voir et pourtant ils gravitent ensemble autour d’une émotion qui les unit. Attraction universelle qui régit le cosmos et la vie.
Elle lui lance alors un rayon de lune, telle une échelle qu’il va gravir pour la rejoindre.