La terre, 2150.
Ville grise et morne de béton et d’acier où des ombres se croisent, simulacres d’hommes, fantômes n’ayant jamais été substance. Atmosphère aseptisée, neutralisée et stérile où l’indifférence est devenue la règle. Occupée à trop s’aimer, à trop se haïr, l’espèce humaine a laissé place aux maîtres robotisés qu’elle a forgés de ses propres mains . Plus d’enfant dans les rues, plus de marchand des quatre saisons, plus de rire, seuls des uniformes ternes qui défilent en gestes saccadés et pas cadencés. Une voix répète inlassablement nuit et jour les mêmes mots, martèlement ininterrompu qui ne laisse plus à l’âme le loisir de penser, ni même de subsister.
A la tombée de la nuit, dans les rues les troupes de sécurité envahissent la ville dans un bruit de métal et d’armes automatiques. Gardiens sûrs et impassibles, ils traquent la vie, celle qui se colore de rouge devant leurs yeux d’acier ultra perfectionnés. Pas de sommation, ils tirent à vue sur les contrevenants à la loi martiale instaurée depuis que XT001 a pris le contrôle absolu de la planète soumettant les rares survivants de la grande rébellion cybernétique de l’année 2090.
Dans une ancienne galerie de métro désaffectée, allongée sur une couverture miteuse, Marilha agonise. Ses vieilles jambes fatiguées de tant de fuites n’ont pas été assez rapides ce soir et les gardiens de la nuit l’ont mortellement blessée. Seth, son petit fils a réussi à la traîner jusqu’à la colonie. Marilha le regarde et tend une main tremblante vers lui.
Ce soir, c’est décidé, elle va lui raconter les erreurs d’autrefois, car Seth est né sous terre et n’a rien connu d’autre que la nuit, la peur et la panique. Pour lui, elle nourrit les plus folles espérances, il sera celui qui saura et vaincra.
- Approche-toi petit, je vais te raconter comment tout cela a commencé. J’avais 20 ans Seth, c’était en 2090, l’année du chaos.
- Repose-toi grand-mère, tu dois garder des forces.
- Non Seth , il est trop tard, il faut que tu saches et que tu mènes la résistance. Tais-toi et écoute-moi :
Dans leur soif continuelle de pouvoir et d’argent, les hommes ne savaient plus qu’inventer. Un génie de l’informatique créa un virus redoutable qu’il baptisa Amor, il menaça les chefs d’état des grandes puissances de paralyser le réseau s’ils ne lui payaient pas les milliards de dollars qu’il réclamait. Parallèlement et en secret l’armée venait de créer la plus grande armée robotisée dirigée par la plus phénoménale intelligence artificielle capable de s’adapter à toutes les situations générées par les humains : le XT001. Devant le refus de nos dirigeants, il mit son plan à exécution, les ordinateurs infectés étaient devenus inopérants. La terre se retrouva figée, les systèmes bancaires gelés, les moyens de défense anéantis. XT001 en profita pour lancer la grande offensive, il contrôlait les missiles qui s’abattirent en flots continus sur les grandes métropoles où les hommes affolés et incapables de réagir succombaient par milliers.
Dans leur soif continuelle de pouvoir et d’argent, les hommes ne savaient plus qu’inventer. Un génie de l’informatique créa un virus redoutable qu’il baptisa Amor, il menaça les chefs d’état des grandes puissances de paralyser le réseau s’ils ne lui payaient pas les milliards de dollars qu’il réclamait. Parallèlement et en secret l’armée venait de créer la plus grande armée robotisée dirigée par la plus phénoménale intelligence artificielle capable de s’adapter à toutes les situations générées par les humains : le XT001. Devant le refus de nos dirigeants, il mit son plan à exécution, les ordinateurs infectés étaient devenus inopérants. La terre se retrouva figée, les systèmes bancaires gelés, les moyens de défense anéantis. XT001 en profita pour lancer la grande offensive, il contrôlait les missiles qui s’abattirent en flots continus sur les grandes métropoles où les hommes affolés et incapables de réagir succombaient par milliers.
Les armées de métal prirent le contrôle de tous les postes stratégiques, massacrant tout ce qui respirait. L’ère humaine vivait ses dernières heures cédant la terre aux géants d’acier. Les rescapés cessèrent cette lutte inégale et le maître suprême mit fin aux combats sachant qu’il lui serait nécessaire de garder quelques prisonniers pour effectuer les basses besognes civiles qu’il estimait indignes de ses soldats.
Marilha marqua une pause, la douleur était si forte et elle sentait en elle décliner ses dernières forces. Mais consciente de l’importance de sa mission, elle reprit son souffle et ajouta :
- Peu de temps après la défaite, quelques hommes commencèrent à se rebeller au nom de la justice et de la liberté. Les souvenirs de ce qu’ils avaient perdu les hantaient, alors, nos geôliers créèrent l’immémoire, une substance chimique qui injectée chaque jour provoque une espèce de lobotomie. Ceux qui y sont soumis c’est à dire ceux de la surface ne sont plus capables de volonté ni de sentiment. Ils ne connaissent plus rien des valeurs qui jusqu’à cette époque régissaient le monde. Ils n’ont plus rien d’humain, ils ne sont rien d’autre que des machines faites de chair et de sang.