Le soleil venait de disparaître derrière les buissons. C’était l’heure de se reposer. L’heure de profiter de quelques instants de calme. Ce mois de juillet promettait de battre des records, d’apporter son lot de souffrances, sous les rayons trop chauds d’un soleil implacable, si loin des préoccupations des hommes.
Le jardinier arrosait le jardin et l’air commençait à s’emplir des senteurs de la terre. Une fraîcheur naissait en ce lieu privilégié. Voilà, c’était fait.
C’est là qu’elle choisit de venir s’épanouir. Reposant sur le sol, nue, ses formes arrondies offertes au gré d’une brise légère, venue en ces lieux la caresser, elle s’étira, se cambra. L’ombre se faisait enveloppante, la nuit déposait son manteau. Tout était en place, le drame allait pouvoir se nouer.
Un bruissement presqu’inaudible, puis des feuilles que l’on froisse, un martèlement, des pas. Elle frémit, ne pouvant bouger, le cœur en émoi. Rien pour se couvrir, pour cacher sa nudité si désirable. Elle devine une forme monstrueuse qui se rapproche. Que faire si ce n’est prier pour que l’abomination ne vienne jusqu’à elle. Il est déjà trop tard, un souffle nauséabond la réchauffe. Ecœurement, deux yeux rouges la fixent. Elle ne crie pas.
C’est ce matin que j’ai découvert la scène. Désolation. Comment le monde peut-il être si cruel. Eventrée. Dépouille vide, laissée au sol à dessécher. Ma laitue n’est plus. Le chevreuil assassin a encore frappé. Ne laissez pas vos salades sortir seules après vingt heures.
-
L’assassin court toujours.
...
- Accueil
- L’assassin court toujours.
Ames sensibles s’abstenir.
IL est de ces crimes ignobles qui nous laissent sans voix, impuissants. Crimes contre l’humanité.