A l’horizon il n’y a plus rien. Je contemple par la fenêtre ce sinistre présage. Ce n’est pas le brouillard hélas. Nous le savions tous mais...ainsi sont les humains. D’abord l’ignorance, nimbée de certitudes altières. Nous n’écoutions pas, affairés par nos petites routines égoïstes. Puis, peu à peu, la peur à pris place. Au fur et à mesure, nous avions pris conscience, bien trop tard. Acculés, nous avons transposés notre insouciance à une certitude. Non ! l’humanité ne peux pas finir. Nous les plus forts depuis si longtemps.
Au début quelques hurluberlus criaient, puis des peuples entiers. Je m’appuie contre le rebord, mon enfant joue à côté. La tâche noire s’avance. Je sais ce qui va se passer. Ma télé me l’a montrée, de si loin d’accord, par satellite je crois. Je n’ai pas revu mon homme depuis des mois je ricane intérieurement, c’est à lui que je pense alors que, des humains par milliers ont déjà disparu, mais au fond, cela m’indifférait . Moi j’étais encore là.
Je plonge mon regard à l’extérieur, déjà le haut de la ville n’est plus. Soudain une idée explose ,sortir, courir, échapper. Pourquoi faire, de l’autre côté c’est pareil. Je vais m’asseoir sur un bout de tapis auprès du petit.
Je me sens vide...j’attends. Ce cahier ne disparaîtra pas. Nous avons tout retrouvé. Seul le « vivant » s’en va. Les nuages apparaissent de-ci de-là et s’évanouissent sans laisser la moindre molécule, ni aucune signature. Collée devant ma télé j’ai appris ces derniers mois une multitude de mots barbares (tout y est passé, météorologie, physique, chimie...) Mais finalement c’est l’idée du voisin qui m’a le plus séduite : « c’est Dieu...devant le désastre, il reprend ses billes... ».
Je voudrais voir dehors, mais je m’abstiens. Des sirènes retentissent et je m’éclate de rire. Je sens dans l’immeuble des mouvements, j’entends des hurlements. Le nuage est là depuis au moins un quart d’heure et ils paniquent à peine. Courir c’est bien quand on part quelque part il me semble.
Quelque chose au plafond attire mon regard. Il est devenu transparent. Je vois l’appartement au dessus, c’est le salon des voisins. Je le reconnais puis ce sont mes murs et..........