Les chroniques de l’empaleuse : 1 Obscur instinct
Obscur instinct Le dix huit mars deux mille cinq, a eu lieu le concert inter celtique pour la saint Patrick. Lieu du rendez-vous Bercy muni de place non assise, dans la fosse.
L’entrée se fait par la porte vingt sept. A peine avons nous pénétré l’immense salle du palais omnisports, qu’une foule compacte nous écrase.
Mon regard se tourne vers les gradins. Des centaines de visages inconnus y trônent. On se croirait presque revenu au temps des Césars et du Colisée !
Apparaît un drapeau dans mon champ de vision. Il est de couleur blanche et strier de petits symboles noirs ! On dirait celui de là Bretagne. Un homme d’allure massif le fait tournoyé dans les airs, à la simple force de ses bras. Voilà de quoi nous mettre dans l’ambiance.
Me sortant de ma contemplation, Ghislaine me prend le coude. Il faut se rapprocher me dit-elle. Le spectacle va commencer !
Je frôle, je bouscule, empêtrer dans cette masse humaine. On se croirait dans une prison de corps moite et chaud. Je n’aime pas cette sensation qui m’étouffe. Il me vient à l’idée l’immense parc boisé, à deux pas de chez moi ! Comme je voudrai m’y trouver en cet instant !
Ça y est nous avons atteint les froides barrières qui séparent la fosse de la scène. Le plateau est blanc pâle. Les projecteurs y dessinent un entrelacs de reflets brillants. Tel des serpents ils se meuvent, changent de formes au gré des minutes.
L’éclairage s’éteint ! On entend les pas des artistes qui se placent sur les planchent. Lumière de nouveau, sur un amusant groupe de marin. Peut être des bretons. Chacun porte une lourde cornemuse.
De tout côté la foule s’anime, elle explose, pressée d’exulter sa joie.
Les musiciens entament le concert au souffle de leur cor. Mes oreilles s’étonnent de ce bruit inhabituel. Je fixe le marin le plus proche et suis chacun de ses mouvements. Sa gorge, ses joues se gonflent à chaque expiration. On dirait un crapaud jouant de son chant en pleine saison des amours. Quel effort terrible pour donner vie à cette étrange musique !
Soudain s’empressent d’élégants personnages ! Ils se glissent sur la scène. Aussi gracieux que des danseurs de ballet. Leurs costumes noirs et d’argent vibrent à la lumière des projecteurs. Ce sont des danseurs et danseuses de folklore irlandais.
Ils débutent leur représentation à la pointe de leurs pieds tout en noir. Sous l’impulsion musicale les pas se dessinent, prennent vie. Ils frappent, ils claquent les planches avec précision et rapidité. On dirait des danseurs de flamenco. Peu à peu ils s’emparent de la scène.
Et puis mon regard quitte le plateau de son et de lumière. Mon instinct est attiré par quelque chose, qui a lieu dans la foule. Il y a une adorable jeune fille rousse, habillée d’une robe vert pomme. Elle saute, applaudit, crie, sans voir l’ombre qui s’approche d’elle par derrière.
Moi je sais pourtant ce qui se cache dans les ténèbres. Comment ? C’est ainsi depuis que je suis petite ! Je vois ce que les autres préfèrent ignorer. Ces créatures de l’obscur, je les connais. Mais celle-ci à quelque chose de particulier. Ce n’est ni un revenant, ni une âme en peine. Le seul mot qui me vienne à l’esprit est vampire. Le voici dans toute sa noirceur et sa troublante beauté.
Cela se passe très vite et personne ne le voit ! Il la mord sur le côté gauche du cou et boit le juste nécessaire. Un œil non exercé pourrait croire qu’il l’embrasse. Je me rappelle avoir lu dans un livre que les vampires peuvent manipuler l’esprit humain. En voici donc la preuve !
La jeune fille a un malaise elle titube le vampire la rattrape ! Elle s’excuse, elle a dû trop boire.
Pendant ce temps il en profite pour toucher la morsure au cou de la jeune fille. Ses longs doigts blancs et fins comme ceux d’une poupée de cire, font disparaître la plaie. C’est comme si tout cela n’avait jamais eu lieu ! Aucune preuve, aucune trace.
Il a vu que je l’observe. Son regard me pénètre et semble me traverser de toute son intensité. Et puis il chuchote quelque chose, à l’oreille de la jeune fille rousse. Celle-ci sourit et cale son dos gracile contre le torse du vampire. Il sourit à son tour ! Il me nargue ! Je ne peux rien faire. Et soudain j’ai affreusement peur ! Je tire Ghislaine et lui demande de me suivre. Elle ne comprend pas, je lui explique qu’un type a essayer de me peloter, je désigne le premier venu.
Nous traversons la foule compacte et atteignons avec difficulté l’autre côté de la scène ! Je regarde mon amie qui se tourne de nouveau vers le spectacle. Je suis horrifiée personne n’a vu ce qui s’est passé ! A part moi