Alors, Bernard, comme ça nos regards se croisent sans le savoir sur l’île de Caramoan ?
C’est bien la seule émission de télé réalité que je supporte encore... Et encore... est-ce pour les déchirements, les trahisons, que je reste accroché à l’aventure ?
Sont-ce les bikinis remplis de promesses qui retiennent le vieux voyeur que je suis ? Pas sûr...
Rien de tout cela, non, la nature humaine ne m’étonne plus depuis bien longtemps même si je ne m’y habituerai jamais...
Par contre la nature m’impressionne, j’adore le vues aériennes de ces endroits où nous n’iront jamais. J’aime aussi ces rares moments de rencontre avec les autochtones, ces "gentils sauvages" qui ont tant de sagesse et de choses à apprendre aux civilisés armés que nous sommes. Avoir ce recul, ce regard et ce respect sur et pour la vie tout simplement...
Attention, je ne suis pas naïf et je sais bien qu’au fond des forêts, des jungles, on retrouve ces tendances belliqueuses propres, semble-t-il à l’homme.
Mais ça fait du bien au sauvage dressé que je suis de voir le sourire édenté de cet « happy culteur » perdu avec son épouse au fond du lagon de Pitogo. J’ai eu en bouche le goût du miel et de la canne à sucre, ça m’a rappelé ce jour de janvier ’95 du côté de Brazzaville où j’ai demandé au chauffeur de s’arrêter au bord d’un champ de canne. J’en ai arraché une, l’ai proprement "écorcée" (dit-on cela ?), écorchée avec mes dents, puis j’ai mordu dans les fibres et là... Là, mon ami... à l’instar des madeleines à Proust, le jus sucré était bien celui de mon enfance à Bujumbura, une des rares sucreries que nous avions de manière régulière fin des années ’50...
Pourquoi cet intérêt ? L’envie, dans ce monde lisse, de vivre une grande aventure ?
L’aventure prend une nouvelle tournure, lors du dernier conseil, les Pluhms ont décidé d’éliminer le dernier parvenu dans la tribu. Personne ne le regrettera, l’orgueil et la suffisance n’ont pas leur place sur le campement. Les Pluhms rentrent donc à 4 craignant la réunification avec Les Lancri-hés qui sont, eux, plus nombreux, emmenés de main de maître par Jean-Claude. Cet ex-militaire surentraîné est parvenu à s’imposer par la sagesse et l’expérience. Ses avis sont écoutés et ses observations aussi acérées soient-elles sont toujours appréciées grâce à leur touche d’humour.
Si Bernard est un peu dépité, l’équipe n’a pourtant pas encore renoncé. En effet, les Pluhms, bien aidées par un tirage au sort excluant Jean-Claude et Patrick les deux hommes forts des Lancri-hés, remportent enfin leur premier jeu de confort !
Le gain est une soirée barbecue de rêve en compagnie d’une somptueuse indigène, la belle Del-fine. Bernard est aux anges et retrouve sourire et courage.
A peine le temps de digérer qu’une importante nouvelle arrive : c’est l’heure de la réunification ! Chacun fait son paquetage et a hâte de découvrir la nouvelle île, Cité-Wouebbe.
Les ambassadeurs Jean-Claude et Heavensgate partent visiter le campement adverse. Si Heavensgate se fait fort bien accepter, il n’en va pas de même pour Jean-Claude. Chacun craint ce redoutable compétiteur.
Les deux chefs se rencontrent ensuite pour décider quel aventurier ils comptent désigner au conseil. Refusant de nominer quelqu’un de leurs équipes respectives, Jean-Claude vole la politesse à Heavengates et se sacrifie.
Le vaillant officier de l’air part donc avec une voix d’handicap au conseil à venir, mais l’esprit serein du devoir accompli..
Pendant ce temps, les Pluhms retrouvent les Lancri-hés sur le nouveau site de leurs futurs exploits et sont particulièrement bien reçus...surtout par BaBou*, cette mère de famille a l’accent et la chaleur des gens du Sud, a toujours le mot qu’il faut pour remonter le moral et relativiser les bobos.
Lucille, en parfaite sirène, sort de l’eau les bras chargés de poissons. Voyant cela et ne voulant être en reste, Saskia, la mascotte des Pluhms, part en sautillant comme un cabri dans la jungle de tous les dangers de Cité-Wouebbe. Cette étudiante en médecine sait reconnaître les plantes et revient bien vite avec du manioc (à noter qu’il faut leur dire que les feuilles aussi se mangent, c’est le saka-saka africain, comme des épinards).
Le premier repas partagé les naufragés se retrouvent au coin du feu pour un moment de bonne humeur. Là le talent de Patrick Gé fait merveille. Ce maître de grande école est doué pour raconter des histoires à dormir debout et rire en gondole, ce qui –faut l’avouer- est bien utile pour affronter les longues nuits d’insomnies.
Heavensgate, en sage, observe la troupe réunifiée. Il parle peu mais est écouté avec attention, respecté de tous, il apporte une note de spiritualité à cet enfer vert et bleu.
Dès les premiers rayons de soleil, la nature s’éveille et l’on retrouve Bernard et Frédéric, les coqs respectifs des anciens ennemis, rivalisant d’invention pour concocter des recettes à base de coco, d’insectes, de mollusques et de bananes, servies dans des coquillages que les filles transformeront, plus tard, en joli colliers multicolores.
Bien entendu tout ce petit monde finit par se supporter, comprenant que les coups de blues, les coups de gueules n’ont aucune conséquences sur l’amitié que les uns et les autres se portent.
Tu sais pas quoi, Bernard ?
Il faudrait une grande île pour accueillir l’ensemble de nos amis munis de leur plumiers... Mais au fond... cet endroit si bien fréquenté où nous nous retrouvons si nombreux... n’est-ce pas également un peu ... un grand pari... une belle aventure ?
OK c’est un peu démago... et puis ?
Alors ? Envie de découvrir la suite ?
Rien de plus facile cher lecteur. Ici ce sont les naufragés qui écrivent le scénario...
Bienvenus sur plante-ta-plume-dans-l’encrier-lanta..!