Le complot.

Ce matin je me suis battu avec un lacet. Défait, il s’est finalement soumis à ma volonté mais cela n’a pas été sans mal. Puis ma semelle s’en est mêlée, se décidant à alerter tout le quartier par des couinements répétitifs. Ma cravate a vraiment essayé de m’étrangler, Quand à mon galurin, il est resté caché me forçant à exposer ma calvitie à tous vents.
La matinée avait très mal commencé. Levé du pied gauche, je m’étais pourtant brûlé en prenant ma douche, j’avais bien réussi à éviter la savonnette embusquée pour me faire déraper, mais le gros orteil de mon pied droit avait violemment épousé l’angle aiguisé du chambranle de la porte.
Mon petit déjeuner, je l’avais pris vite fait, bien fait, sur les genoux, ce qui avait eu pour effet de me faire danser la gigue.
Une fois la porte claquée, je m’étais rendu compte que les clés étaient restées à l’intérieur. La chose étant assez commune j’en avais heureusement un double planqué sous la potiche.
La voiture n’avait pas voulu démarrer. En arrivant au bureau je m’étais fait houspiller par la secrétaire du patron, en guise d’échauffement.
Il est vraiment des jours où l’on se dit qu’il eut mieux valu rester couché. Ah ! Si seulement le lit ne s’était pas mis en portefeuille.