Petit à petit, j’approchais et tout à coup je la retrouvais, avec son jardin sur le côté rempli de fleurs. Les tournesols, les marguerites blanches, les roses rouges... tout ça m’accueillait et je me sentais contente de revenir ... j’étais fière de ma maison.
Personne ne s’y était collé, elle vivait seule au milieu du jardin.
Tout au bout, il y avait un muret qui séparait notre jardin du grand champ derrière...
Qu’est-ce que j’ai pu grimper sur ce muret, et danser, et chanter alors que les pierres ne tenaient déjà presque plus, jamais je ne suis tombée.
Plus loin là-bas, un champ de blé dans lequel nous allions, les enfants de la rue, glaner après les moissons.
En face, dans l’immense prairie, nous avions notre cabane construite dans les trois arbres qui dormaient au bord d’une source. quel plaisir, quel amusement nous avons connu là.
Et voilà, maintenant, ma maman est partie de l’autre côté, dans un monde parallèle... et mon père lui, n’a pas pu rester seul, Il a fallu dépouiller la maison de tout ce qu’elle avait gardé pour nous en son sein, il a fallu faire venir des tas d’inconnus, qui ont évalué, critiqué ou aimé... je ne sais...
Maintenant, c’est fini, ma maison va revivre mais avec d’autres gens. ils sont jeunes et ont un bébé qui viendra ramener des sourires, et des rires, et de la vie dans ma maison où j’ai grandi.