Aller dans un vieux parc, s’asseoir, sur un banc dont la peinture s’écaille, à l’ombre des arbres, raconter des conneries, écouter le chant mélodieux d’un oiseau, fumer une petite clope et boire une bonne bière. C’est ça la vie !
Regarder les gens passer en faisant des ronds de fumée avec sa bouche et réfléchir. Réfléchir au monde, réfléchir à la vie, réfléchir au gens. Et décréter sur un coup de tête que tu en as rien à foutre de tout ça. Te dire que c’est peut-être un peu « je m’en foutiste » comme attitude mais que après tout, ces choses ne sont rien comparé à cette bière au goût sans pareil même si en vérité c’est une boisson dégueulasse, à cette clope relaxante et à l’ombre de ce grand arbre dont le tronc est juste à droite de toi. Le petit oiseau chante.
D’ailleurs si on regarde bien sur cette arbre, certainement un peuplier, il y a gravé dans l’écorce un joli cœur par lequel suinte encore la chaude sève de l’arbre et au dessus de ce dessin, deux noms, Clément et … Tu essayes d’imaginer leur histoire, d’essayer de comprendre les raisons qui les ont poussé à marquer dans l’écorce brûlante le symbole de leur amour. Un amour certainement très fort, un amour rêvé.
Puis tout d’un coup, tu as envi de penser à la politique. Réfléchissons, es-tu de droite ou de gauche ? Aimes-tu aider les gens ou penser qu’à ta gueule ?
Déjà, rien que ces questions stéréotypées m’agacent, je suis sur qu’il y a des gens qui croient que la politique, c’est penser le monde de demain. Moi, je dis que c’est surtout une façon de croire que l’on a de l’importance dans ce monde, que l’on sert à quelque chose et surtout que l’on est au-dessus des autres humains. Les politiciens, ce sont simplement des vaniteux en recherche de pouvoir. Cela serait marrant qu’un jour un écrivain en manque d’imagination, comme tout les écrivains d’ailleurs, fassent un espèce d’essai sur la psychologie des politiciens. Enfin je dis ça, peut-être que cela doit déjà exister et c’est même sur.
Et voilà tu es déjà parti dans un autre sujet, tu as déjà oublié les larmes de sèves de ce pauvre arbre. C’est étonnant comme l’homme n’arrive pas à se concentrer sur une pensée, c’est étonnant aussi comme l’homme est con… Pourtant petit oiseau, toi, tu chantes toujours, toi, petit oiseau, tu n’es pas con.
Tu as bientôt fini ta bière, tu es étonnante petite bière, tu es devenu pendant quelques minutes maa meilleur amie, ma confidente. C’est cela la tristesse, c’est de parler à des objets inanimés qui ne vous répondront jamais, qui n’ont aucun sentiment pour vous.
Tu as envi de danser, danser sur du vieux jazz, danser pour oublier que le monde t’a oublié dans sa folle danse. Danser à en crever, danser en regardant le ciel. Danser seul car tu es seul et que tu n’y peux rien. Danser, tout en écoutant ce petit oiseau.
Maintenant, tu regardes le ciel à travers le feuillage du vieux chêne, se dire que là-haut il y a autre chose, quelque chose de meilleur, de plus grand, de plus beau que cette foutue clope qui est finit et en plus c’était ta dernière ! Heureusement, il te reste ta bière, oui, encore un peu, quelques gorgées.
Oui, belle bière, je suis ivre de toi comme on dit, le cœur a ses raisons que la raison ignore. Je ne sais pas d’où vient cette citation et en vérité, je m’en fiche. Car bière quand je t’ai pris dans mes mains, j’ai senti quelque chose que je n’avais jamais ressenti avant. C’est fantastique comme une bière peut faire effet sur vous. Dis-moi jolie bière, comment me trouves-tu ? Est-ce que je te plais ?
Et alors tu pleures sur ta petite bière, tu pleures sur ce banc pourri, sous ce joli peuplier, sous ce ciel bleu. Tu pleures car tu as fini ta bière et l’oiseau ne chante plus …
Un joli rossignol perché sur un arbre observe un vieux banc qui se trouve sous un grand peuplier. Sur ce banc, il n’y a rien à part une seule chose, une petite bouteille de bière …
Une larme coule de l’œil du rossignol, coule sur son bec et tombe au bout. Petit oiseau, tu pleures mais pourtant, tu ne dois pas rester là. Vas-t-en ! Ta place n’est pas ici, va chanter, va embellir le monde de ton petit gazouillement, va conter au monde, si ingrat, l’histoire de l’homme amoureux d’une bouteille de bière.
Rossignol, va ouvrir les yeux des hommes sur leur misère. Rossignol va révéler à ces frêles créatures que derrière la misère de l’apparence, il y a la grandeur de l’âme. Rossignol, chante pour moi, chante pour nous, chante !
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Le Chant du Rossignol
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