Le DJ de la maison annonça de sa voix trop plaisante une série de slows langoureux, réservés, disait-il, aux âmes en quête d’aventure galante, aux jouvenceaux boutonneux, aux éphèbes délurés à la recherche du grand frisson... il précisa également que contrairement à la coutume, les dames pouvaient pour une fois, se risquer à inviter le partenaire de leur choix ... le quart d’heure américain en somme. Un mouvement de foule envahi la salle.
Adossée au siège du bar, les jambes haut croisées, laissant entrevoir la dentelle de ses Dim Up noirs, elle n’aurait aucun mal à se faire inviter. Elle était la naïade que chaque homme rêvait de conquérir, la femme que chaque mâle souhaitait culbuter. Une créature sensuelle, assoiffée, avide de nouveaux jeux érotiques, désireuse de combler au plus vite sa carence en sexe, non accompagnée, assise à un bar de discothèque, habillée avec recherche implicite, provocatrice ... attendait l’invitation suprême. Elle décroisait les jambes quand main une main lui effleura l’épaule. Elle tourna la tête ...
« Un petit pas de deux, ça vous tente ? » s’enquit l’homme. La formule n’était pas banale ... un certain savoir-vivre en découlait.
« Oui, je veux bien, merci »
L’homme, d’un geste naturel, lui prit la main et l’aida à descendre de son tabouret.
Se frayant un passage parmi les habitués, ils eurent beaucoup de mal à atteindre la piste de danse. Littéralement envahie par une faune cosmopolite à la recherche de nouveaux émois, la piste était noire de monde. Difficile de se créer une aire privilégiée.
L’éclairage diffus de la scène ne lui permettait pas d’observer décemment son preux chevalier. Il devait mesurer dans les un mètre quatre-vingt, était habillé d’un blue-jeans classique, légèrement délavé, d’une chemise blanche aux manches retroussées ... quand il était venu la chercher au bar, elle avait été troublée par la fragrance de son parfum ... une espèce de mélange raffiné d’épices et de senteurs orientales, subtilement dosées ... quand elle aurait l’occasion, elle le flatterait sur le caractère exclusif de son exhalaison. Elle était toute frétillante, émoustillée comme une jeune adolescente avant son premier baiser.
Elle se colla un peu plus contre lui. Ils n’avaient encore échangé aucun mot. Elle percevait son souffle court lui caresser la nuque. Elle le sentait bien. A en croire son expérience il devait être au moins aussi excité qu’elle. Aucune entrave non plus dans son dos, quand elle sentit sa main descendre furtivement le long de sa colonne jusqu’à la naissance de ses fesses. Elle ne portait pas de soutien-gorge ce soir-là. Il l’avait déjà plus que certainement remarqué. Et elle ne pouvait de surcroît réprimer la turgescence de ses seins.
(à suivre) - 3