Je suis un fil de soie, un fil de moi qui file le long de je ne sais quoi et qui court dans un labyrinthe comme perdu dans le colimaçon de la raison, abandonné dans les circonvolutions de mon cerveau quelque peu égaré dans la scissure de Sylvius, enfoui, raisonnable et oublié, tourbillon de vent dans le désert comme la pensée agitée par ses propres vérités, spirale, enroulement, le cœur en dedans, les yeux de l’autre côté, nœud de vipères, un poing serré, une branche d’arbre décharnée, noire, qui se tord, qui se plie, misère et pitié, richesse et malheur, radeau embarqué sur des rivières stériles, rameau d’olivier et blanche colombe, sombre corbeau qui décime les prés, moucheron voletant dans la prairie jusqu’au soir, le matin dès le retour de l’’été, glacial, araignée au plafond, tout rond et je glisse sur les murs de chaux vive, presque morte, neige et feu, corps et âme, passé, présent et futur, je suis imparfait.
Je suis.
Je suis ...
Je suis un fil de soie, un fil de moi qui file le long de je ne sais quoi...
Pourquoi ?