Ecrire n’est pas vivre.
C’est souvent un exutoire pour fuir la vrai vie.
C’est se construire un univers nouveau, idyllique, rien que pour soi, se donner le meilleur rôle, celui de donneur de leçon, au risque d’être ou de paraître à côté de
ses pompes !
C’est quel que soit le cas de figure, oser se mettre en danger.
Le risque, c’est de refaire sa vie selon un autre schéma, réécrire le scénario, se
persuader que désormais l’on construira, que l’on dominera ses pulsions.
Alors qu’en fait, rien n’est modifié.
Facile de dire "je t’aime" à une feuille blanche, de s’inventer de folles étreintes,
des rencontres improbables, et même des sentiments nobles !
Choisir d’écrire, passer à l’action est une manière de se singulariser, d’apporter
un témoignage, fut-il celui d’un échec.
L’écriture par conséquent, ne peut être que personnelle. L’on a beau s’entourer
de précautions, adapter son style, tenter de donner le change, donner le reflet
d’une sincérité, si on ne l’adapte à son vécu, le lecteur sentira le décalage.
Ecrire, c’est alors accepter et non renier s vie et accepter les prises de position
des personnes qui vous ont côtoyé avant, c’est les respecter.
Trop facile et petit de demander pardon et de recommencer comme si rien ne s’était passé.
Ecrire, c’est assumer pour soi et avec et contre tous.
Alors, les autres pourront croire en vous.
Certes, ils auront connaissance de vos fautes, vos lâchetés, vos insuffisances,
qui sont peut-être les leurs, mais ils sauront que vous osez vous y confronter.
Je préfère être aimé ou détesté pour ce que je suis que pour ce que je parais.