Dans le liquide ambré mon regard s’égare et voyage.
Les jardins de Darjeeling, sur les contreforts de l’Himalaya dévoilent devant moi les secrets de l’Inde, saveur d’un moment, nectar qui doucement infuse dans ma tasse de porcelaine fine. Lentement le liquide cuivré instille en moi une sensation de délice. J’ai mis cet air de sitar que tu m’as offert et tout mon être entre en résonance avec ton pays.
Je rêve de me promener sur les rives du Gange, marcher doucement en contemplant le soleil, qui en milliers de particules oranger, descend sur l’horizon derrière l’étendue d’eau du fleuve boueux. La mousson est venue gonfler les eaux. Des femmes en saris colorés avec tant de grâce lavent de grandes étoffes de tissus. L’une d’elle accroupie sur ses chevilles tient dans sa main des fleurs. Elle a confectionné un collier et délicatement se penche et pose cette fragile blancheur dans l’eau brune. Le collier de pétales de fleurs ballotté un instant par les remous du fleuve emporte sa prière, dans l’incendie d’un soir en Indes où la patine des siècles fixe dans mon âme cet instant de bonheur.
Je regarde mon coffret en bois, demain mon petit sachet de tulle emportera mon esprit sur les traces légendaires des caravanes slaves et dans les parfums de Bergamote et d’agrumes je sentirai la présence de ma grand-mère... et l’heure du thé doucement infusera en moi un moment unique et précieux.