Mieux vaut résonner comme un écho que raisonner comme une cloche.
Le hasard est du genre féminin, intuitif par nature avec la capacité de nous délivrer l’imprévisible et donc de nous sortir des chemins tracés. Le destin est du genre masculin, rigide par nature et enfermé dans une logique fataliste et défaitiste.
On dit que ce sont les doutes et non les certitudes qui font avancer. Si cette affirmation est une certitude, elle ne fait pas avancer et, s’il faut en douter, elle peut être fausse. Dans tous les cas elle ne sert à rien !
Un proverbe chinois affirme que l’on ne marche pas deux fois sur la queue du tigre, ce qui est une lapalissade car la première fois on se fait dévorer.
L’écrivain est un poulpe qui cache sa fuite derrière son nuage d’encre et nourrit son ego en aspirant par les ventouses de ses tentacules l’intérêt du lecteur.
Le présent n’est jamais que du futur qui à chaque seconde qui s’écoule devient du passé.
On dit que seuls le imbéciles ne changent pas d’avis. Si l’auteur de cette affirmation était un imbécile, son assertion est stupide, et si ce n’était pas un imbécile il a pu changer d’avis et affirmer le contraire. Encore une pensée qui ne sert à rien !
Le spleen, le vague à l’âme, la morosité inexplicables, les angoisses dites métaphysiques, les masturbations intellectuelles en tous genres, ne sont que luxes de nantis. Pour ceux qui ont le ventre vide sans savoir si le lendemain ils ne mourront pas de faim sur les trottoirs de Bombay ou d’ailleurs, un tel vivre mal ne leur permet pas d’avoir le loisir de s’offrir un quelconque et fumeux mal de vivre.
Si nous savons que nous allons mourir un jour, nous n’y pensons que comme à une inévitable fatalité lorsque cela arrive à d’autres. Nous ne pourrons pas avoir conscience d’être mort comme nous le réalisons pour les défunts.
C’est en cela que nous sommes éternels car nous ne nous attristerons pas de notre propre disparition et nous ne pleurerons jamais sur notre tombe.
Le néant, nous le connaissons tous pour nous y retrouver chaque nuit lorsque nous dormons, sans rêves ni agitations et dépourvus de toute conscience.
Mais alors, où donc est « l’âme » dans ces moments de sommeil profond ou d’anesthésie générale et pour quelle raison la mort serait-elle différente ?
Ce n’est parce que on ne sait pas où on va que l’on n’y arrivera pas.