24 décembre

24 décembre, 17h00

 

Il fait froid et les fines gouttes de pluie se sont transformées en légers flocons de neige lorsque le soir a commencé à déposer sur la ville son grand manteau de nuit. De sa baguette magique, la fée lumière fait scintiller les rues et les vitrines des magasins de mille lucioles clignotantes, étincelantes qui font miroiter les petits cristaux de glace qui se déposent lentement sur l’asphalte gris.

 

Sur les trottoirs, quelques retardataires pressent le pas les bras chargés de cadeaux enrubannés, de mets précieux qui débordent des sacs bondés.

 

Lui, il musarde, les mains dans les poches du long manteau noir qu’il porte, ouvert sur un costume sombre, une chemise blanche et une cravate desserrée. Aucun regard ne croise le sien, anonyme parmi tant d’autres anonymes et pourtant il sourit. Il regarde les vitrines, flâne, promeneur indifférent à l’agitation ambiante, cette nuit est la première qu’il passera seul depuis tant d’années.

 

24 décembre, 23h55

 

Les rues sont désertes, mais derrière chaque porte, des rires, des chants, des éclats de voix rappellent que l’esprit de Noël plane sur la cité blanche. Dans quelques instants, les douze coups de minuit retentiront, dans quelques instants le froid éteindra la dernière petite flamme qui brûlait encore dans le cœur d’un homme qui n’avait gardé de sa splendeur passée que sa dignité...