And I’m seing you, and I’m smiling because of tears, and I run to follow you. And the sun is red, and the wind is flying. Et moi je vole. Je m’envole vers la plaine, je cours en pleurant, le sourire aux lèvres. Tu m’avais dit que tu m’emmènerais. Tu m’avais dit que j’y avais ma place. Et tu m’y as emmenée. Et tu étais là. Et tu es parti. Et je suis revenue sur terre. Et j’ai pleuré ton absence. Je m’endors ce soir, seule, toi loin. Et je rêve, et je pars. Et je retrouve cette plaine où tu es là, où tu m’attends, et tu es couleur de soleil, mais tu souris, et c’est le principal. C’est tout ce que je veux. Voir un sourire sur tes lèvres, et je veux que tu me prennes la main pour m’emmener là haut, là où tu m’as déjà emmenée, là où les grilles dorées ne sont plus là. Je me souviens. Je me souviens de ce soir, ce soir où tu m’y as emmenée, ce soir où tu j’ai pleuré, ce soir où j’ai souris, ce soir où j’ai trouvé. Ce soir où je t’ai trouvé. Emmène moi la bas. Emmène moi encore. Emmène moi rêver parmi tous ces Anges qui te ressemblent tant puisque tu en fais partie. Si ces Anges ont des ailes, les tiennes sont cachées. Si leurs ailes sont visibles à tous, les tiennes sont dans ton âme, les tiennes sont dans ton cœur.
Alors je ferme les yeux, et je sens le vent qui m’appelle, le sens l’air qui me prend, qui me mène à toi, qui m’entraine, et je revois les images, et je revis ces instants de bonheur parce que tu étais là, parce que tu m’as emmenée la bas, la haut, ce soir là. Mais toi, toi seul qui a les clés de ce paradis, de cet endroit, m’y emmèneras tu à nouveau ? Me prendras tu encore par la main, un soir, une nuit, un matin ou un après midi, me feras tu voler encore une fois vers cet endroit que je revois chaque fois que je ferme les yeux ? Je revois ces images, en souriant, et tu m’appelles. Et tu te tournes vers moi, un sourire aux lèvres, des larmes coulant sur tes joues. Et tu es moi.
Tu es mon reflet, le moi qui était moi mais que je ne suis plus, à la fin de ce rêve, à la fin de l’enfance, à la fin de cette pureté d’âme et de cette innoncence que j’ai perdue. Alors j’ouvre les yeux, des yeux tristes d’où coulent aussi les larmes, et devant moi, un miroir qui ne me renvoit que mon image floue, un pincement au cœur devant tant de changements. Qui suis-je ? Suis-je cet ange qui souhaiterait par dessus tout rejoindre son frère la haut, parmi tous ses semblables ? Suis-je cette autre blessée par la vie, qui s’est écroulée tant de fois mais que chaque épreuve a endurci jusqu’a transformer son cœur en pierre ? Ou suis-je perdue entre les deux, entre Toi et entre Moi, entre Lui et entre Elle, perdue dans ce miroir, perdue dans ce lac de mes larmes où je ne peux que me voir, où je ne peux que m’affronter, et affronter mon regard. Alors je me regarde, je regarde ce que je suis devenue, et derrière moi tu es là, je te vois sans me retourner, je te vois dans mon miroir, et tu es là, triste mais immobile, si proche mais si lointain, si expressif mais si silencieux... Tu aimerais me dire quelque chose, mais tes paroles muettes restent figées entre nous, elles restent sans conséquences, sans autre enseignement que me montrer un peu plus qui tu es.
Toi, Tu es l’Ange, tu es mon Ange. Celui en blanc, celui sans ailes, l’immobile, le muet, l’image, la simplicité, la pureté. L’Ange. Celui qu’on a peur de briser, celui qu’on a envie de protéger quand il fait froid pour qu’il ne tombe pas malade, celui qu’on ne veut pas que les autres touchent dans un mauvais but, parce qu’on ne supporterait pas sa peine. Celui pour qui on aimerait être là dans les malheurs que la vie injuste lui donnerait, pour qu’il ait de quoi s’accrocher, de quoi se reposer. De quoi craquer. Un Ange est fragile.