Il est grand, hirsute, une barbes de trois jours, voire plus, lui raye le visage. L’imperméable défraichi le protège un peu de l’air chargé de fines gouttelettes sinon du froid et il frissonne en remontant le col.
Où va-t-il ? Nul ne le sait, lui encore moins que tout autre. Il erre sans but.
Il s’arrête. Il ne comprend pas ce qui fait qu’il est ainsi dehors à cette heure tardive. Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, mais c’est de plus en plus insupportable. Il ne s’y habitue pas. Cette situation le met mal à l’aise. Il faut en finir. La main droite cherchant à se réchauffer dans la poche de l’imper et la gauche serrant le col fermé sur sa gorge, il réfléchit. Il se concentre. Personne ne peut le voir et c’est tant mieux car c’est sûr il ferait peur ainsi figé, ombre sombre et voûtée. Des souvenirs vagues se pressent dans sa tête. Il enquête, il frappe, il se plaint, il rit. Qui est-il ? Un personnage lui apparaît, vague contour qui se précise pour s’évanouir peu après. Un halo, un flou, à travers un écran blanc lui rappelant cette lumière dont parlent ceux qui en sont revenus. Mais pour lui pas de tunnel.
Il se concentre encore et cela lui fait mal, mais il le faut.
Tout à coup, il se redresse, ses bras se tendent en avant et semblent saisir quelque chose d’invisible. Il déchire le voile, s’avance dans la lumière.
Devant ses yeux encore aveuglés, un personnage endormi se dessine, affalé.
Il crie.
Putain ! L’auteur ! Tu te réveilles ou quoi ?
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Absurdité embrumée.
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Toute petite nouvelle
Il marche dans la nuit. Le pavé de la rue humide plongée dans un brouillard si dense qu’il ne peut voir ses pieds, lui renvoie ses angoisses en sonorités sourdes.