Ce jour d’hiver, je vous écris et je songe à l’ombre et au gel. On dit que la terre se réchauffe mais je puis vous l’affirmer, le froid me dévore ! C’est curieux d’écrire à un homme que l’on voit presque chaque soir ? N’est-ce pas une parcelle de vous que les ampoules électriques me donnent à voir ?"Chaque homme meurt inconnu" ... J’ai envie de dire : "Chaque homme vit inconnu"...Les forêts sont immenses et c’est là qu’il me faudrait vous perdre pour me lancer à votre recherche. Que faisons-nous ? Ce qui est impossible entre nous, c’est que l’intérieur de votre visage entre à l’intérieur de mon corps. Votre face, sa lumière, vos ombres et vos reliefs, je les aime, ils m’émeuvent et c’est votre visage que je regarde lorsque je jouis en vous. Rien d’autre que lui ne peut m’émouvoir. Est-ce celà qui s’appelle Amour ? Je dis que vous êtes un paysage du Monde et qu’il faudrait fermer les yeux à l’instant où l’on vous voit. Mais vous, vous, hors de votre visage, qui êtes-vous ? Il y a bien votre voix, les mots sortis de votre bouche et quelques regards... Avec celà, je devrais vous connaître et vous savez que c’est impossible.Même pour moi, vous mourrez inconnu.Vous savez bien que l’espoir ne s’attend pas, qu’il est en nous, à inventer : il est un travail et une faille.Le ciel s’assombrit. Je ne vous parle jamais d’amour, pourtant, je ne pense qu’à ce mot et il me fait peur tant je le sens vide de tout.Mais qui êtes-vous ? Un homme, un corps, un homme que j’étreins et dont l’histoire échappe à la mienne. Je vous appelle la nuit, en rêve, le saviez-vous ? Je dis Homme de l’océan, Homme du ciel, Homme du désert par ce que vous êtes immense et insondable comme eux, plein d’effroi et de ténèbres. Je m’aventure en vous pour échapper aux solitudes. Trouver un salut ?Pourtant, je n’ai rien à sauver. Le mal nous engloutira, vous, moi, car nul ne peut prétendre avoir fait gagner le bien à l’intérieur d’une seule de nos vies.Où se trouve l’immensité que vous recelez et que je pourrai contempler en-dehors de vous ?Dites-moi, est-ce là la mer ?Une constellation qui me donnera enfin l’image de votre vrai tourment ? Comment oser celà ? Avouer que l’on ne sait pas aimer ? J’ignore ce qu’est souffrir devant un téléphone muet. Je ne vous attends pas. Pourtant, c’est votre visage que j’aperçois à chaque fois que je veux mourir.Mon amour pour vous n’est pas un Amour.C’est une GUERRE PERDUE ...
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Amour imaginaire...
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