Instants de joie dérobés au bonheur, où l’éternité se mêle à l’absolu dans une curieuse alliance, tel un coin de ciel bleu au cœur d’une mer de grisaille.
La vie contemple nos regards qui s’échangent, nos gestes, elle épie nos paroles et nos rires.
Jalouse, elle accélère la course du temps, les heures se font minutes, secondes pour s’écouler plus vite encore qu’un torrent déchaîné ou qu’un cheval au galop.
L’heure a cessé d’exister, l’instant n’est plus moment, il est amplitude, bien-être, partage.
Rien de plus, rien de moins, rien de plus essentiel que cette connaissance de l’autre que chacun possède par je ne sais quel mystère étrange et ancestral.
Parfois les mots sont inutiles, les silences les remplacent avec tant d’éloquence qu’ils font naître des sourires au creux des yeux qui pétillent et se croisent, étoiles filantes emplies d’espoir.
La journée se meurt pourtant dans un soupir de regret, le soleil qui se couche sonne l’heure du départ, mélancolie, nostalgie déjà insidieusement latentes au fond de l’âme.
Les paroles s’envolent une dernière fois...au revoir... à bientôt... bon voyage... et puis plus rien, le silence retombe et le vide s’installe...comme l’horloge arrêtée dans la maison d’un mort.