Tout va trop vite, beaucoup trop vite.
Les sapins que la neige a désormais entièrement recouverts défilent à une vitesse fulgurante. Mes skis glissent sur le sol glacial et immaculé.
Trop vite, je vais trop vite.
Jusqu’à présent, aucun obstacle n’a croisé ma route, mais cela ne devrait pas tarder, et alors...
« BAM ! »
Je n’ai pas vu le pin, pourtant énorme, et suis allé m’écraser dessus. Je hais le ski, la montagne, les sapins, la neige... Je hais le blanc. Et je me retrouve dans la neige blanche, sous un pin blanc, au pied d’une montagne blanche.
Et puis mes cheveux qui sont maintenant blancs et que je frotte, espérant faire apparaître, sous la neige qui les recouvre, le brun de ma jeunesse. Mais rien n’y fait, et je reste un vieillard de septante ans, un vieillard tout blanc. C’est cela la vie, des skis qui vont trop vite, entraînés par le poids des années.
Une vie blanche, un vieillard blanc, une montagne blanche...
Tout est blanc, blanc comme neige.