Une amitié qui nait, une autre qui meurt, un ancien qui revient en coup de vent car peiné et a besoin du réconfort de jadis, tant de personnes qui vont et viennent dans une vie, dans une année ou dans un mois, tant de vies qui s’entremêlent, qui se déchirent, qui se retrouvent, tant de liens qui se tissent et qui se détissent, sans que l’on ait choisi qui et quoi, ni même comment, et pourtant... C’est la vie.
Assister à tout cela sans rien pouvoir faire, sans rien pouvoir dire, et juste observer, juste être présent spectateur mais non acteur, ou acteur absent, juste voir et comprendre, juste voir et entendre, regarder objectivement ce qui se passe devant ses yeux, devant sa vie, et voir tristement que tant de personnes aimées ou appréciées s’en vont, que tant s’éloignent, que tant n’auraient dû s’estomper, que le temps rattrape tout et tout le monde, que la vie n’est qu’un enchaînement d’évènements qui influent tous les uns sur les autres, sans que l’on ait aucune prise sur eux, et finalement sur nous même, et ça... C’est la vie.
Associer un nom et une image, associer une pensée et une impression, associer des images et des idées entre elles, en préférer certaines comme on préfère des personnes, et faire des choix, avec son cœur, avec sa raison, en fonction de l’impact qu’ils auront sur l’avenir, en fonction de ce qu’on sait ou de ce qu’on pense, de ce qu’on ressent ou de cette peine qui nous assaille, mais on réfléchit, et on finit par sourire, on finit par accepter car on n’a plus d’autre choix que d’avancer sans regarder en arrière même si à l’intérieur on crie, et on marche droit devant la tête haute, car il le faut, car c’est pour elle, et elle... C’est la vie.
Et quand on est fatigué, qu’on ne peut plus marcher, qu’on ne peut plus que s’arrêter au creux d’un ruisseau et regarder dans l’eau notre reflet, et regarder cette image qui nous est renvoyée, cette image tant changée et tant de fois haïe ou aimée, on se tourne vers le passé et on soupire, un sourire aux lèvres, à tout ce qu’on a laissé, à tout ce qui est passé, le bon comme le mauvais, les joies comme les regrets qui finalement sont oubliés car ça c’est passé ainsi et c’était le résultat d’un choix qu’on ne maitrisait pas, car c’était le résultat d’autres personnes, d’autres évènements, car...
... C’était la vie.