CHEVROLET IMPALA
Un garagiste veut me vendre une Chevrolet Impala 1953. Je n’ai que quelques cigares à lui donner et un autocollant du centenaire de l’Idaho. Je lui paye quand même une bière. Du coup, il me donne les clefs de la Chevrolet. Si je vais dans le Leon, il me paye l’essence. J’insiste pour lui laisser quatre cigares, des cigares cubains. Il me dit de les garder, j’en aurai sûrement besoin pour faire la route. Il me montre une fille assise sur une banquette dans le fond du bar. Elle parle avec un type jeune, cheveux sans couleur précise. Le garagiste m’indique la fille d’un signe de tête.
"Faut la ramener chez sa mère."
Dans le fond du bar sur leur banquette, je les regarde s’embrasser.
« D’accord ! Et si besoin est, je l’enfermerai dans le coffre de la Chevrolet."
Ca ne va pas être facile... J’aurais bien fait le voyage à vide. Une Impala, un plein de pétrole, une caisse de bières. La fille en plus ou en moins !
Le garagiste me dit de boire une autre bière. Je m’exécute. Je ne partirai que demain matin. Je regarde la fille, belle, amoureuse et haineuse. Demain, je l’emmènerai dans le Leon. Sur la banquette ou dans le coffre. Deux jours de voyage dans le coffre, ça serait con ! Le garagiste dit au barman de mettre mes bières sur son compte et lui fait jurer de me foutre dehors à 7 heures pétantes.
« A demain étranger et bonne route.
A demain. »Ai-je répondu.
Il faut toujours remettre au lendemain ce que l’on n’a pas pu faire le jour même.
Villaviciosa de Cordoba - Espagne.