Il y a quelques années, j’avais décidé sous la pression de mon entourage d’apprendre le cajon.
La voix " Le cajon, c’est quoi ?
Moi - Comme si tu ne le savais pas. Tu as toujours été là , non ?
La voix - Toujours, oui mais tu n’as jamais fait attention à moi si bien que je me suis endormie et je n’ai pas assisté à toute ta vie.
Moi - Pour ce quelle est belle cette vie, tu as bien fait et j’aimerai que tu continues ... de dormir
La voix - Cela ne va pas non. Je suis bien réveillée maintenant et je veux tout connaître. C’est quoi le cajon ?
Moi - Un instrument de musique. On ne dit pas cajon mais carronne pour commencer
La voix - Carronne, carronne, alors pourquoi on l’écrit cajon ? C’est n’importe quoi. C’est français , ce truc ?
Moi - Non, il est d’origine africaine. Au moment de l’esclavage il s’est trouvé parqué dans le sud de l’ Espagne puis exporté au Pérou, à Cuba et aux Caraïbes.
La voix - Comment tu sais ça toi ? Tu y as été la bas ?
Moi - Non, C’est Luc qui nous a expliqué toute l’histoire.
La voix - Ne me dis pas que c’est encore un amoureux , ce Luc ? Tu ne crois pas que tu en as assez bavé avec les mecs ?
Moi - Luc ? Ce n’est pas mon amoureux comme tu dis, c’est un musicien qui joue des percussions. C’est lui qui nous a appris à jouer des cajons. (agacée) oh ! Il te faut d’autres explications ou je continue mon histoire ?
La voix - Eh ! Il n’y a pas que toi qui veux t’instruire, moi aussi. J’aimerai en savoir plus sur ce machin, cajon.( moqueuse) Tu vois j’appuie bien sur carrronnne Tu ne m’as pas dit comment il était fait
Moi - Il est fait d’une caisse de bois, avec un trou sur un côté, au fond, on y colle des timbres de batterie ou des cordes de guitares. Je ne veux pas te perdre dans toutes les détails mais il y plusieurs sortes de cajons.
La voix( admirative) oh la-la ! Tu en connais des choses sur ce sujet
Moi - C’est pas compliqué, j’ai vu la fabrication, on en a fait pour éviter de les acheter. C’est onéreux les instruments tu sais
La voix - Non, je ne sais pas . Je t’ai déjà dit que je dormais... très bien d’ailleurs.
Moi - Qui t’a réveillé ? J’aimerai le savoir pour l’incendier ce type.
A cause de lui, je ne peux plus faire un pas sans que tu te mettes à bavasser comme une pie.
La voix - C’est toi qui m’a réveillé, avec tes angoisses, tes ennuis, tes détresses. Tu as hurlé si fort que j’ai fait un bond et voilà, je suis là. Dis tu la continues l’histoire sur les cajons ?
Moi - Je ne pensais pas avoir hurler aussi fort, excuse moi
La voix - ce n’est pas grave, continue, s’il te plait
Moi - Lorsqu’il fut monté, je l’ai décoré. D’un côté j’ai peint le petit prince et de l’autre, un pierrot, pour les rêves et la poésie, j’adore les pierrots et les masques.
La voix - c’est bien beau tout cela mais je me demande ce que les masques font dans l’histoire.
Moi - Rien, je délirais. De quoi, on parlait ?
La voix - De cajon
Moi - Ah ! Oui c’est vrai mais je n’ai plus grand chose à dire. J’ai verni cet instrument subtil et agréable au toucher mais il peut être physique. Au bout d’une heure on a mal aux mains. Tu veux voir ?
La voix (railleuse) - Je préfère écouter si tu sais jouer.
Moi - Attends, je vais le chercher. Il est dans ma chambre
La voix - oh oui ! Joue, joue , j’adore la musique
Moi ( revenant de la pièce avec l’instrument) Le voilà, je m’installe et je te joue un petit morceau"
Tam, tam tam silence, tam, tam tam, le bruit de l’instrument. Si je dis bruit c’est parce que je suis incapable de sortir autre chose que cela. Eh ! Je ne suis pas musicienne moi. Cela valait le coup de le sortir cet instrument . La voix affolée s’est enfin sauvée. Ouf, je vais enfin être tranquille. J’ai remis délicatement le cajon là où il était et je me suis mise à écrire de nouveau mais l’inspiration est partie...