L’homme avançait péniblement dans un dédale de lianes entremêlées, une machette à la main censée l’aider à progresser dans l’enfer vert qui l’entourait. Une chaleur oppressante le cernait et faisait naître en lui des peurs inexpliquées.
Il ressentait encore cette étrange sensation d’excitation et de terreur, celle qui l’avait amené à gravir les marches déformées par le temps de la grande pyramide. C’était là qu’officiait le grand prêtre, celui qui sacrifiait les vierges offertes au grand Chaak, le dieu serpent de la pluie.
Le voyageur avait tendu les mains en direction des nues immobiles, récitant cette prière qu’il avait apprise par cœur et s’était écrié : « Je m’offre à toi, ô puissant Chaak, fait tomber sur nous, la pluie qui nous apportera la vie ! ».
Alors, le soleil peu à peu s’était retiré et l’azur immaculé s’était assombri, laissant des teintes noirâtres projeter des ombres diffuses et effrayantes sur la forêt.
Il avait repris son chemin, portant au plus profond de lui une terreur douloureuse qui parfois l’entraînait aux portes de l’étouffement.
Une obscure présence le poursuivait, il la sentait, là tout contre lui, insidieuse et terrifiante.
Dans sa hâte, il ne vit pas l’animal se dresser devant lui. Le serpent roi planta dans son cou ses crochets porteurs de mort et l’homme s’écroula .
La jungle s’était tue, attendant la fin de son agonie.
Les yeux révulsés de souffrance, il mourut lentement.
Alors, la pluie salvatrice tomba.