Une lumière aveuglante vient de s’abattre sur le monde.
Elle se propage comme une vague effrénée sous un ciel bleu acier.
Le temps est suspendu.
Les yeux tournés vers les nues, glacés et figés, les hommes se taisent. Le silence envahit l’espace comme un animal sournois.
Etrange sensation de vide abyssal, blancheur immaculée hostile comme la mort, la sérénité se dépose comme un immense linceul éblouissant.
Un long cri de désespoir brise la quiétude ambiante.
Les hommes se réveillent et s’agitent frénétiquement. Les voix se mêlent, s’entremêlent, se superposent en un brouhaha assourdissant.
Ils ont peur...si peur d’avoir compris.
Certains s’enfuient comme s’il était encore temps, comme si leur vie comptait encore, espoir fou et inutile.
D’autres s’effondrent, ils savent et renoncent déjà.
Chaos effrayant d’un monde qui s’éteint dans le bruit et la souffrance.
Ni sang, ni blessure, la camarde fauche proprement avec candeur et innocence.
Elle sourit, elle achève sa besogne avec rigueur, la retraite arrive, l’homme vient de faire en quelques secondes une éternité de labeur.
Une lumière aveuglante vient de s’abattre sur le monde...