Cela fait trois nuits qu’elle ne dort plus, trois nuits qu’elle se retourne sans cesse dans son lit. Elle essaie de lire mais en vain, impossible pour elle de se concentrer. Elle téléphonne à son psy qui daigne la prendre en urgence.
Dans le cabinet du médecin :
Le psy - Bonjour madame. Allongez vous sur le divan. Vous me paraissiez inquiète au téléphonne... Que vous arrive t-il ?
La femme – Voilà docteur. Cela fait deux nuits que je ne dors plus.
Le psy – Problèmes financiers ?
La femme - Problèmes financiers, j’ai l’ habitude. Non c’est à cause du net...
Le psy - Le net ? Comment ça le net ?
La femme - Je me suis mal expliquée. Je vous ai déjà parlé de l’atelier d’écriture ?
Le psy ( le nez dans ses papiers) - Oui... Mais... Continuez, je vous écoute.
La femme – Sur l’atelier, il y a une nouvelle proposition qui parle d’écrire un dialogue... Un personnage ment, on peut aussi faire mentir les deux.
Le psy – Je ne vois pas le problème, qu’est ce qui vous inquiète ?
La femme( embarrassée) - C’est que... J’ai tellement menti lorsque j’étais jeune ...mais... EH ! docteur aujourd’hui j’ai arrété hein !
Le psy (sortant les yeux du dossier) - Comment ? Vous me dites qu’enfant vous étiez mythomane ?
La femme(rouge comme une pivoine) - Mythomane ? Non docteur mais menteuse... euh !... Comme tout le monde quoi, un tout petit peu.
Le psy - Je ne vois toujours pas le problème. Pourquoi vous mettez vous dans une angoisse pareille ?
La femme – C’est que je n’ai plus jamais menti depuis et que ... et que ... Je ne sais plus comment faire pour écrire une histoire sur le mensonge.
Le psy – Ecrivez vos petits mensonges d’enfant comme un roman.
La femme (en colère) – Vous y aller un peu fort là, docteur. Je n’ai pas menti au point d’en faire un roman.
Le psy – C’est une image que je vous donne. Bien sûr que vous n’avez pas menti autant.
La femme( calmée) - Et puis, pour écrire un roman, il faut être douée, je ne le suis pas.
Le psy – Allons, allons... Ne vous mésestimez pas. J’ai lu quelques petits textes de vous. Je trouve que vous avez du talent.
La femme – J’aurais dû vous apporter les textes des copains et copines du web... Là, vous auriez changé d’avis sur les miens.
Le psy – Vos histoires sont très belles, vous pouvez me croire.
La femme – Merci docteur, Vous m’avez rassurée. Je vous dois combien ?
Le psy – Quarante euros s’il vous plait.
La femme – Voilà ! Au revoir docteur.
Le psy – Au-revoir madame. Surtout n’hésitez pas à revenir si vous avez d’autres inquiétudes.