Un matin notre animatrice de l’atelier d’écriture a mis de la musique afin de nous inspirer, elle nous a dit de fermer les yeux pour mieux nous en imprégner.
Pour une fois j’ai laissé cette musique entrer dans moi mais ce n’est pas toujours le cas car elle et moi ne sommes pas trop copines, je ne sais pas pourquoi. Il y a des moments où je peux tout écouter et d’autres, les deux premières secondes suffisent à ce que j’éteigne tant cela m’irrite. On dit que la musique adoucit les mœurs, chez moi, c’est le contraire, j’ai tendance à m’énerver ou à fuir. Je fais pourtant des efforts en allant ouïr toutes sortes d’harmonies. Dernièrement je suis allée écouter de la renaissance sur un blog ami mais n’ayant pas les oreilles ouvertes c’est compliqué.
Ce matin là, cela avait bien commencé, une musique agréable m’enveloppait doucement et m’amenait à Séville, Olé ! Vive les danseuses de flamenco dansant les drames accompagnées de guitares qui pleuraient, pleuraient que d’un coup ce fut l’inondation... Soudain l’animatrice a changé de disque et dès la première note... Au secours ! Plus personne, je me suis ruée vers la sortie tant cette mélopée lancinante m’agressait. Si je l’entendais encore un peu dehors, j’essayais de faire le vide en moi me réfugiant dans mes rêves favoris de Russie. Je me sens bercée par la musique slave aux couleurs aquarelles si douce et si forte en même temps. Sentir la vodka dans les veines et lancer les verres. Je sais que c’est du folklore que l’on ne voit ça que dans les films pourtant je suis dans le film « Katia », à la place de Romy auprès de Curd Jurgens. Je suis dans le traineau, emmitouflée et protégée par une musique qui me comble de joie jusqu’à la fin où le Tsar Alexandre deux meurt sous les coup de feux et que Romy pleure
C’est vrai que je me suis fait de cette Russie , un monde irréel n’existant sur petits et grands écrans mais lorsque je vais voir sur le net des images de St Pétersbourg et de la famille royale disparue avec la révolution . J’ai envie de cette beauté, de ces couleurs . Je ne sais pas si je pourrais y aller un jour et je pense que cela ne sera pas grave si mon rêve ne se réalise pas car là-bas comme en France, je trouverai plein de gens dans la rue à mourir de froid.