Ferme les yeux.
Ecoute les hurlements du vent qui précipite sur la plage déserte les vagues qui viennent mourir à tes pieds en un doux clapotis. Elles s’étirent le plus loin possible comme pour se raccrocher à la terre ferme et y trouver un peu d’éternité.
Mais malgré tous leurs efforts la mer les reprend, les aspire et les noie dans son immensité suppliciée par la houle déferlante.
L’écume laisse sur la grève des langueurs blanchâtres, broderies éphémères que l’élément furieux dépose en offrande au sable qu’elle conquiert peu à peu.
Ferme les yeux.
Regarde les reflets que le soleil couchant dépose sur l’océan, flots roses, rouges ou orangés qui tanguent doucement au rythme de la nuit qui s’annonce. Ecoute leur tendre chanson qui berce tes rêves de voyage et d’ailleurs, voilier blanc à la mature tendue par la brise d’été.
Les vagues se font mutines et laissent sur leur passage quelques coquillages nacrés, petites opales irisées qui émergent du sable ocre et laisse entrevoir leur beauté immaculée.
Ferme les yeux.
L’obscurité enveloppe l’onde ténébreuse et la lune se contemple dans le vaste miroir qui fait se refléter les légendes oubliées que la mer raconte aux étoiles frémissantes de désir. Au loin, quelques marins songeurs sur le pont d’un bateau se souviennent d’un ultime baiser au goût de sel et d’amertume quand les embruns effleurent leur visage comme autant de caresses d’adieu. La mer qui vient bercer la coque leur rappelle l’étreinte fragile précédant le départ vers les eaux glacées de Terre-Neuve.
Ferme les yeux…