Des jours et des jours

Il est des jours où rien ne se passe et des jours où tout arrive.
Des jours où nous attendons l’autre, caché dans un coin de la mémoire, assoiffés de ses mots, de ses rires.
Des moments où le temps frappe chaque seconde dans nos corps, marquant d’une douleur irraisonnée ces heures sans mouvance.
Des nuits, yeux ouverts, fixant un vague point, recroquevillés sur le désert d’une vie.
Des matins de doute où nous savons que rien n’arrivera, où nous cherchons cette fameuse lumière, au bout, là bas, loin, loin…
Des déjeuners face à notre propre miroir, dans lequel nous ne nous reconnaissons pas, où nous grignotons, lèvres pincées.
Des après midi sans fin, à vouloir fonder des projets et où l’inertie nous envahit, nous enfonçant dans une mer noire et sans vague.
Des soirées interminables où le plaisir de dormir n’existe même plus.
Des rêves de chutes, de chaos, interrompus d’insomnies terrifiantes et de sueurs froides de panique
Et puis un jour, nous regardons là bas, loin et nous apercevons une petite lueur claire, fraîche, qui nous happe vers un avenir fleuri.
Les jours paraissent plus courts, plus amicaux, plus joyeux ; nous nous sentons plus beaux, plus grands.
Le temps s’accélère et reprend son rythme de croisière.
Les nuits se nourrissent d’espoir, d’un sommeil serein.
Les matins sont ensoleillés, les volets s’ouvrent sur les fleurs et les arbres qui semblent dire bonjour et bonne journée.
Les déjeuners deviennent plaisir des sens, besoin de savourer.
Les après midi rayonnent de mille projets, l’activité reprend comme dans une ruche après l’hiver.
Les soirées sont gaies, délicieuses, le ciel s’étoile et les rêves nocturnes sont remplis d’anges blonds et d’arcs en ciel multicolores.
Des jours où nous ne savons plus où donner de la tête, car tout revient, tout revit.
La vie sourit, pleine d’espoir, la lumière se fait éblouissante et totale ; les vagues mourantes sur la plage déposent des cadeaux d’espoir fondé, d’amitiés réelles, d’amour naissant, de vie retrouvée.