C’est un dauphin, qui file comme le vent, puis semble se distendre, se rassembler sur lui-même ; c’est un visage rond, qui s’allonge au gré du vent, qui s’allonge et se dilue.
L’aigle fond sur sa proie invisible, ouvre son bec démesurément et semble se retrousser comme un gant, c’est une flèche qui s’émousse et s’effiloche.
Plus rien, je guette, je scrute, je cherche et force mon imagination.
Une tête de cheval, non c’est un dragon qui crache son feu, qui déploie ses ailes.
Un buste de femme, une vision de rêve, furtive, déjà disparue.
J’attends. Le spectacle n’est pas fini je le sais, je le sens. J’assiste à une course, un voilier, la voile gonflée contre un géant débonnaire qui semble bien léger, se distant, disparaît. Le voilier a gagné... Non c’est un oiseau qui s’envole dénigrant cette course impossible.
Le voile se déchire, des îles naissent et disparaissent, un visage se forme et se déforme pour ne plus ressembler à rien.
J’abandonne là mon observation émerveillée. Qu’importe, le vent finit de dissiper les nuages et le soleil resplendissant, dans son cortège de bleu, annonciateur de douce chaleur, vient de tuer mes chimères.
Demain on annonce mauvais temps, je serai aux premières loges.
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Effiloches
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Comme nos rêves, ils s’effilochent, indifférents à l’attention émerveillée que l’on veut bien, parfois leur prêter.