Les jours ne repousseront plus si beaux aux branches de l’arbre mort. L’air est sombre, la pluie m’étouffe sans me mouiller et sur les chemins la terre est grise comme ta peau que je viens de toucher pour la dernière fois.
Je me mets à courir dans tous les sens mais la réalité m’a fracassé le crâne. Mes souvenirs se sont liquéfiés dans une une vague blême en fuite du présent et de la douleur de ces instants magiques ou tu étais.
Alors je griffe des visages inconnus pour retrouver sans succès les lueurs de ton regard. Sans cette lumière, je m’enfonce dans le noir de mes tourments et si à chaque fois je me relève c’est pour marcher à contre courant, puis à reculons, comme pour piétiner d’un craquement les racines de nos cœurs.
Mais où es-tu donc ? A la recherche de pensées bleues, je croise tes sourires comme autant de soleils. Et où est cette gangrène, que je la combatte quitte à périr à nouveau avant de m’apercevoir que je ne suis pas armée, que je ne suis pas violente mais juste prostrée avec mes larmes, l’ennemi est infini et la bataille est déjà terminée.
Je dois me reposer de cette quête. Dans mes yeux mi-clos, la musique se fait douce et dans les ondes extrêmes, je retrouve pêle-mêle nos baisers, nos je t’aime...Je revis car je suis toi et nous. Tu reprends forme, tu cours avec moi dans la même direction, vers cette plaine où nous nous sommes rencontrés. Bientôt, je sentirai ta main aussi douce que l’herbe sur ma joue comme autrefois, comme hier...Je la sens...pour toujours.
Je renonce à nous rêver un moment pour m’allonger sous cet arbre...Et tout à l’heure, dans la petite église, je hurlerai "...je me souviens de tout mon amour...de tout"