Ce jour-là, mon regard se perdra dans le vide en quête d’un ailleurs imaginaire, tellement impossible, que mes poings se serreront, laissant au creux de mes paumes la trace des rêves désenchantés. J’entendrai, brouhaha diffus, le son de mille voix prononçant des mots familiers que je ne comprendrai plus, égarée dans l’éther anéanti de ma mémoire absurde.
Ce jour-là, aucune larme ne viendra me brûler car les larmes sont inutiles quand elles coulent de l’intérieur et seule ma peau trop claire se marquera de petites ombres bleues à la base des cils. Je regarderai s’envoler les grands oiseaux blancs porteurs d’avenir et si mes mains se tendent vers eux, ce ne sera pas pour les retenir.
Ce jour-là, mon cœur sera si lourd que le noir envahira mon âme et que le soleil ne réchauffera plus jamais mon corps. Je resterai à t’attendre, assise sur un banc dans un parc désert comme un chien abandonné sur le bord d’une route.
Ni la pluie, ni le vent, ni même la neige glacée n’empêcheront mes yeux de scruter l’horizon espérant reconnaître ta silhouette aimée.
Ce jour-là, je ne serai là pour personne...