En duo

Fi des couleurs pastel des romances délavées !
Ils ont fait chatoyer un univers qui ressemble à une histoire de cœur.
Le mouvement esquissé, ils ont laissé la peinture librement s’étaler, jouer sur leurs contrastes, combler les sombres interstices, imposer sa clarté sur la trame de leurs vies.
Un ballet coloré s’est, dés lors, mis en place, gagnant en fluidité à chaque passage, à chaque mélange.
La touffe, humidifiée, de leurs pinceaux a, longuement, souligné les ombres délicates que le crayon à mine tendre avait ébauchées, sur le grain de la toile, avant d’ouvrir les blancs.
Leurs couleurs confondues, l’équilibre de leurs volumes, ont suggéré d’intenses sensations chromatiques qu’ils ont su explorer.
Au-delà de leur diversité, les formes se sont, toutes, harmonieusement accordées, baignées par une même lumière.
Lorsque l’énergie de leur ballet coloré les a laissé éreintés, ils se sont écartés pour en goûter pleinement le rendu, s’imprégner de chaque nuance, suivre le mouvement, embrasser la matière et découvrir, étonnés, que leur création s’épanouie sous la clarté de leurs émotions.
Il leur faut quitter l’atelier, laisser grandir l’œuvre à son rythme, aller de par le monde chamarrer leurs palettes en revenant, souvent, des couleurs plein les mains et le regard plus clair, déposer sur leur étoile de chaudes étreintes à la douceur du partage.
Sur un même chevalet, munis de leurs gouaches respectives, ils savent composer, ensemble une symphonie aux éclats de passion qui illuminent la grisaille et repousse le temps.