Pourquoi ne mourrait’il pas ?
Voilà une question qui aurait été saugrenue s’il se trouvait sur terre ! Or, il n’en était rien.
Pourtant, la planête où il se trouvait aurait pu être la terre. C’était en fait sa soeur jumelle. Elle s’en rapprochait par ses caractéristiques physiques. Seules
différaient les conditions de vie et de mort.
Erret était en fait un énorme univers carcéral. S’il
y existait une athmosphère et donc une pesanteur, sa seule
existence n’avait pour seule justification d’empêcher
tout être de s’en évader. Les seules connaissances
technologiques autorisées permettaient de faire décoller
des fusées et autres engins n’avaient pour seul but
de laisser vivre une certaine forme d’utopie.
L’on pouvait toujours penser, réver pouvoir échapper à son sort !
La Terre avait été le champ d’investigation précédent, mais les choses avaient mal tourné. Ils avaient été obligés
de mettre fin à cette expérience malheureuse.
Oh, certains avaient bien réussi, dans un premier temps,
à gagner le plénitude sur terre, mais ils avaient été
trop peu nombreux.
Et, ensuite, ils avaient tout gaché, en prenant trop de liberté avec leur Code de bonne conduite.Il s’en était suivi des luttes pour le pouvoir de plus en plus exacerbées.
Si les conflits étaient restés dans le domaine de la
possession territoriale, il n’y aurait pas eu de dégats
irrémédiables, mais très vite les luttes étaient venues
sur le terrain de la spiritualité, et détournaient
vraiment la vie de tout sens. Il avait alors été décidé
par le Grand Conseil de mettre un terme à l’expérience
Terre.
On avait simplement organisé, à la suite d’un long processus de guerres, famines, maladies et cataclysmes,
la mort lente de la planète, ou du moins la fin de son occupation humaine sous la forme qu’elle avait connue, à
savoir un esprit habitant un corps. On avait procédé au
rapatriement des esprits. Les corps, on n’en avait que faire !
Il avait alors fallu définir le nouveau concept Erret et l’on choisit un modèle plus radical quant à son mode de fonctionnement. Pour exister, il avait fallu s’entendre avec le Mal, lui faire des concessions pour arriver à
un nouvel équilibre. La principale était de taille.
Le corps lui était dédié. Il avait le monopole du choix
de l’enveloppe dévolue à tout esprit.
Ils n’avaient jamais imaginé que les corps prendraient
le dessus...