J’ai traversé tant de terres inconnues comme l’homme bleu d’un désert, tant de mer comme les yeux marines d’un marin lointain.
Et me voila maintenant brisé comme la fêlure d’une assiette ébréchée sur le bord de la table que personne ne veut .
Etre ici mais toujours ailleurs, le cœur présent et dans les étoiles de ce ciel qui grève, qui crève, être le seul à regarder la fumée d’un simple feu de paille s’élever dans des cieux très ou trop fade en fixant un point d’horizon, être simplement ce rien qui me fait être moi même.
Vivre de l’eau de la source recueillie au creux d’un nid de mousse, fraîche, au fond de la forêt ou simple oiseau dans un nid, de paille, comme un feu.
Mais tenter de vivre pour les autres , pour soi comme un papillon aimerait voir naître ses œufs.
Et puis se dire que l’on peut souper dans l’assiette cassée, navigateur lointain près d’un port, touareg abreuvé d’oasis et imaginer le céleste divin comme un papillon éternel...