L’auteur reprend sa place à son bureau. Serdaki s’est approchée de Nunuche en pleurs.
Serdaki – Excusez-moi Mademoiselle. Si je n’avais pas baissé la tête vous n’auriez pas reçu l’objet sur la tête. Etes-vous blessée ?
Nunuche – Tranquillisez-vous, vous n’y êtes pour rien. Elle l’aurait envoyé de toute façon... cet objet.
Serdaki - Comment peut-on faire pleurer ainsi une aussi gentille demoiselle ?
Nunuche(embarrassée) - Je suis si cruche qu ’elle n’a pas fait attention et puis, La Voix l’agace, alors elle s’en prend à moi.
Serdaki - Vous n’y êtes pour rien. C’est moi le fautif. Prenez ce mouchoir et séchez ces beaux yeux Mademoiselle ?
Nunuche( se mouchant fortement) - Snif ! Mon nom est Nunuche.
Serdaki - Mais ! Ce n’est pas un prénom et vous n’êtes pas idiote.
Nunuche - Vous êtes gentil Serdaki. J’aurais aimé avoir un papa comme vous. C’est l’auteur qui malheureusement m’a créee comme cela.
Serdaki - Et vous la jouez très bien mais depuis qu’elle vous a inventée, vous avez fait du chemin. Elle n’a pas été tendre avec vous. Elle vous a fait subir tant d’ épreuves et pour finir vous a laissée dans un tiroir, oubliée de tous. Vous êtes loin d’être cruche. Je ressens chez vous de la générosité, de l ’amour. Pourquoi jouer encore ce rôle ? Vous valez mieux que tout cela.
Nunuche - Je ne veux pas mourir ... Enfin pas encore... J’ai envie d’apprendre, de comprendre le monde mais si l’auteur découvrait mon secret elle me jetterait car elle m’a faite ainsi et ne comprendrait pas. Dites Serdaki, comment avez vous deviné que je jouais à fond ce rôle, alors que les autres n’ont rien vu ?
Serdaki(grave) - Elles vivent trop près de toi mais moi, je suis nouveau et je vois une très jolie jeune fille douée d’une intelligence du cœur. Je refuse de vous appeler Nunuche. Pour moi et pour les autres, à partir de maintenant vous serez Marie. Cela vous plait ?
Nunuche( souriant à nouveau) - Oh ! Oui ! Mais que vont dire les autres ?
Serdaki - Elles n’ont rien à dire et si jamais quelqu’un se moque de vous, je vous défendrais mais ne jouez plus la débile. Promis ? Tu pourrais être ma fille, alors si cela ne te dérange pas je te tutoie ? Acceptes-tu ?
Nunuche ( Marie) Oh bien sûr que j’accepte ! ( elle se met à danser quelques pas tout en chantant)
Je m’appelle Marie.
Je m’appelle Marie.
Comme c’est doux, comme c’est joli.
Merci Serdaki
Tu es mon ami.
( elle se calme) Je te promets de continuer d’évoluer. Merci ! Oh Merci !
Serdaki - Tout le plaisir est pour moi . Viens, on va rétablir la vérité auprès de l’auteur.
L’auteur (qui a entendu la fin de ces propos) - Un joli minois, une robe bien courte et voilà le travail. Ah les hommes ! Tous les mêmes. Et Nunuche qui le regarde comme un Dieu. Pff ! . Bon je crois qu’il n’est pas près de foutre le camp. Il a amadoué La Voix, Nunuche. Il reste Mumu et les carottes sont cuites. Il me faudra faire avec. Quelle idée que j’ai eu d’entreprendre cette pièce. ( à Nunuche). Excuse-moi Nunuche, je ne t’ai pas fait trop de mal, j’espère ?
Nunuche (Marie) - Je ne m’appelle plus Nunuche maintenant, je suis Marie. C’est Serdaki qui m’a trouvé ce joli nom. Comme c’est gentil de sa part.
L’auteur - Tu ne vois donc pas qu’il s’amuse et cherche à profiter de toi car il te sait un peu gourde. Ce n’est pas difficile pour lui.
Serdaki – Critiquez-moi tant que vous le voulez mais j’étais et reste sincère avec Marie. Vous savez, elle est très intuitive et sait quand quelqu’un lui ment ou non. Elle a senti que je ne me moquais pas d’elle comme vous le faites toutes depuis des années. J’exige que vous la respectiez maintenant ou sinon...
L’auteur(incrédule) - Respecter Nunu...
Serdaki - Elle vous a dit qu’elle s’appelait Marie. Vous devez respecter son choix.
L’auteur( ironique) - D’accord Dieu tout puissant. Vous profitez de votre supériorité n’est-ce pas maintenant que vous avez mis La Voix et l’autre là ... Nunu... Euh ! Marie dans votre poche mais moi vous ne m’aurez pas ni même Mumu qui m’est tout acquise.
Sedaki (moqueur)- Oui pour l’instant mais... Mumu peut aussi changer d’opinion.
L’auteur va pour prendre et jeter un autre objet mais Serdaki la stoppe dans son élan.
Serdaki - Cela suffit maintenant. Si vous n’êtes pas capable de rester calme pour un petit mot de travers, je vous assure que c’est moi qui vous remonterais les bretelles. J’aime les femmes rebelles mais chez vous, il y a autre chose qui vous détruit et si quelqu’un n’y met pas de l’ordre. On finira par vous enfermer.
L’auteur - Je ne vous ai rien demandé. Pourquoi me persécutez-vous ainsi ? Vous voulez me placarder sur votre tableau de chasse. Comme les autres ? Me détruire ? Je refuse de me jeter à vos pieds .
Serdaki - Ce n’est pas cela que je veux.
L’auteur( criant) - Alors quoi ?
Serdaki - J’aimerai que la voix reprenne sa place au fond de votre cerveau et qu’elle n’en sorte plus de façon anarchique lorsque vous paniquez.
L’auteur(criant toujours) - Je ne panique pas ... Je ... Je ... Je suis calme et ... et ... et ... Laissez moi . Je... Je ... Je... Je ne veux plus vous voir.
Serdaki - Je sors un instant. Viens-tu avec moi Marie ?
Marie (Nunuche) - Je te suis où va t-on ?
Serdaki - J’ai vu un parc en venant, on pourrait s’y promener.
Marie ( Nunuche) - Tu m’expliqueras sur la route, les arbres, le fleurs, les animaux.
Serdaki - Pas de problème...