Vois le vent glacé qui rougit tes joues, Gitane. Vois tes mains qui brûlent de froid. Je te réchauffe gitane, tu me fais du mal, tu me fais du bien, ta chanson m’ensorcèle, je ne peux résister.
Je sens, gitane ta peau âcre et si suave à la fois, ta peau fine et douce.
Regarde gitane, un rayon de soleil brille là-bas sur la place Saint- Sulpice comme un automne andalou. Ecoute, gitane, le bruit des pas sur le chemin comme autant de castagnettes dans la paume de tes mains fines, si fines, tellement douces comme du papier de soie.
Gitane absente, tu ne me réponds pas, tu ne me vois pas, tu m’ignores. Alors je sens dans la braise de tes yeux la colère et de mes mains tu traces les lignes de mon destin.
Pas gai, Gitane, pas gai...
Mais mon amour pour toi ne peut se résoudre à ton absence, ainsi tu le dis, ainsi je partirai...
Dans l’azur gris de bruine d’un Paris humide, je glisse ton doigt ganté à mes lèvres. Le pavé est luisant. Tu as fini ta danse folle sur le bord d’un trottoir avec ta robe blanche ourlée de pourpre dans des volutes de fumée bleutée.
Adios gitane !