Je la regarde qui ondule le ventre comme ondule le vent, les dunes.
Moi, je la regarde, je ne la touche pas.
Et je vois ses yeux noirs, ses yeux de braises, profonds qui m’enflamment, qui s’enflamment et je ne brûle pas.
J’entends la fine goutte, perle de sueur qui glisse dans son dos rivière, jusqu’à sa cambrure..
Moi, j’entends, mais je ne parle pas. Et je sens, je sens le bruit de ses colliers de nacres qui s’entrechoquent sur ses mollets galbés car j’écoute mais je n’entends pas.
Tandis que, les genoux à terre, elle regardera notre Seigneur, notre maître, en l’espace d’un éclair de pupilles amoureuses, elle me fixera !
Mais je ne dirai rien, je ne marcherai pas en avant mais en arrière, faisant face à l’éminence et je filerai comme un rat.
Alors de mon antre, j’écouterai, je sentirai, je verrai, je brûlerai de la douce mélancolie et du chant suave que Djamilah laissera couler le long des croisés jusqu’à moi, le gardien du sérail..