Il y a David et Martine, plus ronds que d’habitude, qui rentrent d’un voyage en Chine et ne cessent de s’émerveiller du fonctionnement parfait des toilettes françaises et de la délicieuse odeur des bombes aérosols - s’en sont-ils aspergés copieusement avant de venir rien que par plaisir ? Je ne le sais pas, mais ils schmoutent la mandarine de synthèse, pas même impériale.
Il y a Daphnis et Chloé qui, comme le Cortot du musée du Louvre, n’arrêtent pas de se tripoter les nichons, ce qui, en d’autres circonstances, serait charmant, mais ici fort peu ragoûtant - où il est démontré que le charme tient à la fois au profil du nibard comme à la physionomie générale de celles à qui ils appartiennent, soit ici, deux routiers internationaux n’ayant pas eu le temps de reprendre leur souffle, pas plus qu’une douche, de retour de Lisbonne, Skopje, Kiev ou Istanbul. Côté conversation, comme elles haïssent les hommes, sauf Max Meynier même mort, elles refusent d’approcher le mâle à moins de trois mètres, ce qui n’est pas pratique pour engager une conversation sauf à utiliser un porte voix. Pourtant, nous pourrions sans grand frais parler de notre amour commun du clitoris et hurler, avec Dac et Blanche "Malheur aux barbus"...
Il y a Marc et Marie. Normal, nous sommes chez eux ! Marc est dégé d’une usine à bois familiale des Vosges délocalisée en Pologne et Marie fait dans le robot de cuisine aux pièces vietnamiennes assemblées en Roumanie. Ces deux là s’aiment entre deux avions et sont allé se sourcer en enfants au Malawi et en Corée. Les bambins, ce soir, sont chez la concierge portugaise avec leur adorable fille at the paire qui vient de Seattle. A part négocier des contrats et filer des plans sociaux, ces deux là ne savent rien faire et ont une culture proche du néant absolu, aucun livre ne traîne chez eux, même pas celui que je leur ai dédicacé récemment.
Il y a encore Jicé, l’ex de Catherine, genre surfeur peroxydé en rupture de nouvelle vague qui a ramené la méduse subclaquante qui gise à mon côté, Jicé qui, malgré les années m’en veut encore de lui avoir chourré sa femme de sa vie (c’est lui qui le dit comme ça) et tente de me donner des coups de palme fort peu académiques sous la table sans me décocher un seul des douze mots de son vocabulaire commun.
Il y a, bien sûr, Catherine (elle est avec moi), belle comme un soleil, qui trône naturellement et sans compromission au dessus de cette faune.
Et puis, at last but not least, cette "connassedeSéverine" qui s’est faite accompagnée d’un type incroyable. Incroyable !!!