Innocente. Je suis innocente. Tu es innocente. Elle est innocente. Nous sommes innocentes... Innocente.
Accepte le. Assume le. Approuve le. Crie le haut et fort. Enfant, gamine, jeune, petite, faible, fragile, moi.
Ferme les yeux. Et souris.
Travaille, ne réfléchis pas, ne pense pas, laisse le temps passer, bouge, laisse ton esprit divaguer, laisse le recul venir... Et repartir. Change toi les idées. Mais arrête.
Arrête ce jeu, arrête cette peur, arrête de t’inquiéter, arrête de vouloir, arrête de... Accepte toi.
Je reprends la plume aujourd’hui, comme tant de fois auparavant, au cours de tant de tentatives, au cours de tant d’essais, au cours de tous ces jours de renoncement et d’envie de tout vouloir extérioriser. Et chaque fois, le papier avait fini froissé, déchiré, détruit, maudit, haï, jeté, oublié, fermé. Supprimé. Chaque fois, l’échec était là, cuisant, chaque fois, le découragement se faisait ressentir, la nausée apparaissait, et l’oubli était réclamé.
Je reprends la plume aujourd’hui, pour dire que c’est moi, que c’est toujours moi, que je n’ai pas changé, que j’ai changé, que je ne me connais toujours pas, que l’on me connait toujours trop, que je suis toujours là, que je suis toujours absente, que je suis... Mais au moins, je suis.
Je reprends la plume aujourd’hui, pour rien. "Mais pourtant, pourtant... j’écris".
Alors je ferme les yeux, encore, et j’oublie... "Il faut oublier ces mots. Il faut oublier les mots"* Ne te pose pas de questions, n’aie plus peur, ne sois pas inquiète. Recule, recule pour mieux avancer, assieds toi pour mieux repartir, pleure pour mieux sourire. Mais s’il te plait, oublie tout. Oublie tes angoisses, oublie tes peurs, oublie tout ce que tu as écrit, oublie tout ce que tu as froissé, oublie tout ce que tu veux, tout ce que tu penses, tout ce que tu maudis. Oublie, froisse, pleure, hurle, crie, boude,... et recommence. Mais regarde toi, regarde moi, regarde nous, regarde les, sens, ressens, pense, souris, ris, écris... Et recommence.
Oui, je suis innocente. ... Et alors ?