Je ne sais plus écrire.
J’ai écrit les meilleurs vers que je ne saurais jamais le faire, mais rares sont ceux qui les ont lus, et encore plus rares sont ceux qui les ont compris. J’essaie, j’étale des mots sur une feuille blanche avant de la froisser et de la jeter à la poubelle, comme les autres. Elle partira en cendres, et des lettres sans valeur s’envoleront dans la fumée, à jamais perdues. Mes phrases sont vides de sens, le goût d’écrire s’en est allé, le besoin ne s’en fait plus sentir, ni pour le bon, ni pour le mauvais. Alors j’essaie de parler, j’essaie de l’extérioriser autrement, sans succès, parce que je n’ai pas le droit. Je dois arrêter de parler. Je dois être forte. Sinon, je le perds, lui aussi.
Alors je me prive de mots, je me prive de lettres, et je hais celles que j’écris, je hais ces idées qui perdent tout leur sens, toute leur signification, qui ne sont plus que des points qui se suivent, vidés, inexpressifs... Alors je me contente des images, qui ne veulent pas sortir, qui me font rire, au risque de paraitre folle aux yeux de ceux qui ne comprennent pas, mais qui me rendent aussi... absente. Alors, le temps de comprendre, que tout redevienne normal, j’aligne des mots sans importance, que je méprise et pourtant, pourtant j’écris...
Juste un mot, car toutes ces longues phrases m’épuisent et ne servent à rien... J’ai mal au cœur, et je ne veux plus écrire.