Mon cœur se serre, encore. Et je pense à toi, encore. Je me demande comment tu vas, après toutes ces conversations qui n’aboutissent nul part. Tu rêves, encore. Et moi je regarde la vérité en face. Encore. Mais je ne peux rien te dire, car si je commence à parler, je devrais tout t’expliquer. Je ne peux rien te dire, car les larmes vont couler, nécessairement. Je ne peux rien te dire, parce que tu vas en souffrir. Obligatoirement. Mais je ne veux pas que tu souffres, je ne veux pas que tu aies mal, je ne veux pas que tu sois triste. Je veux juste que tu ailles bien. Je veux juste que tu sois heureux.
Je me demande si tu y penses, ce soir encore. Je me demande si tu réfléchis, si tu as choisi. Et quel choix tu as fait. Je veux que tu m’oublies. Mais je veux que tu restes. Ma raison te crie de t’oublier, mais ce que je veux, au fond de moi... Je sais ce que je veux. Toi, tu le ne sauras pas. A quoi bon ? Qu’est-ce que cela changerait ? Que je t’aime ou non, la souffrance est au bout du chemin. Je gagne un peu de temps en te faisant écouter ta raison. En m’éloignant. En te faisant choisir. Ce choix que je t’ai demandé de faire, ce choix que tu as trouvé injuste... Cette proposition qui t’as fait du mal... C’est pour toi que j’en ai parlé. J’ai cru bien faire...
Tu me l’as donné, cette réponse. Comme si l’autre proposition n’avait pas été là. Tu m’as donné la réponse que j’attendais, comme une égoïste. Parce que, égoïste comme je suis, je voulais que tu restes. Par simple amitié. Quand tu m’avais parlé de risques... j’ai pensé que c’était impensable. J’ai cru que c’était incroyable. C’était impossible. Mais je savais que ça le devenait. Mais par égoïsme, j’ai dit qu’il n’y en aurait pas. Et tu y as cru. Et cette amitié trop écourtée, cette amitié est morte, et je n’ose te demander de venir, par peur de ce que tu verras. Je m’en veux... Je m’en veux et je ne t’aime pas.