J’ai vu des nuits roses et pourpres dans les soleils glacés, perles lumineuses tréfonds du passé. J’ai vu des matins glauques aux senteurs de badiane près de l’étang ou croupissait l’aneth.
Je me suis enfui de tous les rêves nécrophages qui peuplaient mon esprit et hurlé un cri de carnassier, devant la misère que les hommes de ces lieux avaient déposée.
J’ai retrouvé le calme auprès de ces rivages noirs, proche de l’abîme où j’étais prêt à me jeter.
Alors, je me suis retourné et j’ai vu le monde animal à mes côtés, l’œil dans le ciel qui m’avait commandé et la tempête inonder la terre souillée. La coque de bois s’est mise à danser plus légère qu’une feuille morte sur la rivière et nous avons longtemps navigué.
Quarante jours et quarante nuits !
Perdu dans les nuées liquides, nous avons vaincu contre vents et marées, la faim, la peur et la soif. Enfin quand toutes les injures furent nettoyées, le délicat messager blanc, me montra le chemin.
Tout semblait parfait mais le doigt qu’un matin sur moi s’était posé, se dressa dans le firmament lançant un dernier avertissement.
Le Divin avait omis un détail : C’était un humain son capitaine de bataille.