Souris, Maman.
Je t’en prie, je t’ai promis, je serais forte. J’essuierais mes larmes sur ma manche, je le consolerais, je m’occuperais de nos vies. Je t’ai promis, je n’y penserais plus, je n’aurais ni haine, ni colère, ni haine ni colère.
Je t’ai promis, et tu m’avais regardée et dans tes yeux il y avait de la confiance, tu me croyais, et tu étais déjà si fatiguée que tu n’as pas vu que mes mains tremblaient. Si fatiguée que j’ai dû lire ton sourire dans ton regard, loin, si loin, derrière les remords, la peine et la douleur.
Et moi j’aurais voulu tourner ciel et terre, te décrocher une étoile pour redonner à ton corps la force qui lui manquait, j’aurais voulu hurler toute ma haine et ma colère, et tu m’as regardée et la rage qui me brûlait m’a abandonnée, tremblante, comme l’écume est crachée par la mer, et qu’il n’y a plus sur la grève que les larmes et l’attente. Et je t’avais promis.
Alors, je t’en supplie, Maman, souris, souris !
Ne me laisse pas ces mains jaunies, ces yeux fermés, comme seuls souvenirs pour mes rêves…